La semaine dernière, le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana, avait appelé à une réforme du syndicalisme en Guinée. Les propos du Chef du gouvernement avaient soulevé de vives réactions de la part de plusieurs syndicalistes qui sont dans un bras de fer avec le gouvernement à propos de l’augmentation du prix du carburant. Cependant, il y a d’autres syndicalistes qui estiment qu’il y a bien une impérieuse nécessité de procéder à une réforme.
Aboubacar Sidiki Mara, secrétaire général adjoint de l’Union Générale des Travailleurs de Guinée (UGTG) qui nous a accordé un entretien ce mardi matin dit partagé l’idée du premier ministre pour une raison évidente.
<< Je pense que, contrairement à beaucoup de syndicalistes, je serais d’accord avec le Premier ministre. Parce qu’aujourd’hui ce que nous vivons sur le terrain doit nous interpeller tous. Pourquoi dans les années 2007, les mots d’ordre ont toujours été respectés à tous les niveaux ? Pourquoi maintenant les travailleurs ne sont pas en train de suivre les mots d’ordre du mouvement syndical ? C’est parce qu’il y a une crise de confiance entre l’électeur et l’élu. Quand c’est comme ça, il faut se remettre en cause. Chercher la cause de ce qu’on est en train de vivre. Il faut accepter qu’il y ait une révolution au niveau du mouvement syndical>>, soutien le syndicaliste.
Le secrétaire général adjoint de l’UGTG a ajouté, qu’il faut que ceux qui ne sont plus dans le cœur des travailleurs acceptent de quitter la table de négociations.
<< Si on ne va pas sur ce terrain, c’est tout le syndicat qui va souffrir. Tant que les travailleurs n’auront pas confiance à ceux qui doivent aller les représenter, ils ne suivront pas les mots d’ordre. Si on n’a pas la force aujourd’hui de déclencher une grève qui peut être suivie, c’est comme si on enlevait les dents d’un lion, il ne va plus effrayer qui que ce soit >>, indique-t-il.
Abdourahamane Diallo