Au cours de l’Assemblée Générale du Laffidy de ce dimanche 19 août 2018, le Directeur Général du groupe de presse CIS Médias et ancien de Canal +, Aboubakry Bâ, a donné son avis sur le recours aux joueurs binationaux par les équipes africaines.
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« Si vous voulez aller sur la scène internationale, en coupe du monde, être compétitif avec ces binationaux, pour moi c’est une illusion. Un pays africain arrive aujourd’hui en coupe du monde, le Maroc par exemple, sur les 23 Marocains, 17 sont binationaux et l’ensemble des binationaux marocains, sénégalais, nigérians…, c’est des joueurs qui n’ont pas trouvé de place dans les sélections européennes et aujourd’hui, on veut concurrencer les sélections européens en jouant avec des joueurs qu’ils ont laissés de côté. Est-ce que c’est logique ? On ne peut pas jouer avec le reste des européens et être au même au niveau que les joueurs européens. Soyons sérieux, travaillons à la formation de nos joueurs, travaillons à la valorisation de nos championnats. On n’a pas besoin d’être né en France, en Allemagne pour être un bon joueur. Naby Keita est un bon joueur, Sadio Mané, est un bon joueur, Mohamed Salah est un bon joueur. Ils sont nés et formés en Afrique, ils se sont développés en Afrique et sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui.
Depuis que le règlement de la FIFA, sur le changement de nationalité, a changé en 2004, quel binational est venu s’imposer en Afrique comme une grande star ? Le cas de Ryad Mahrez peut être. C’est des binationaux qui nous arrivent dans la plupart du temps, parce qu’ils ont perdu tout espoir de jouer en Europe, ils n’ont aucune motivation. On leur a fait la cour pendant des années avec des billets d’avions, on perd du temps à aller grappiller des joueurs binationaux alors qu’on ne peut même pas acheter des pairs de chaussures à un joueur qui est là chez nous, qui est prêt à jouer l’équipe nationale. On perd du temps avec les binationaux à ce rythme-là, le recours massif aux binationaux pour le moment est un danger pour le développement du football en Afrique, c’est ne solution de passivité pour la plupart du temps », a assené ce grand connaisseur du football africain.
Pour son mot de la fin, l’analyste sportif n’a pas manqué d’inviter les dirigeants africains à se mettre à la tâche et accompagner le football à la base sur le continent, du moins s’ils veulent un jour voir une équipe africaine réussir en compétition internationale.
« Actuellement, il y a des projets de formation, des académies qui doivent être encouragées, c’est-à-dire, il y a des mécènes mais qui doivent être encouragés par des structures Etatiques, gouvernementales qui doivent prendre en main ce genres de structures, pour favoriser et encourager la formation. Le binational quand il doit arriver, ça doit être un plus », a conclu l’ancien employé de Canal+.
Al Hassan Djigué