Dans un communiqué publié le 21 septembre 2018, le parquet du tribunal de première instance de Kaloum soutient que c’est le procureur général près la Cour d’appel de Conakry qui a instruit le directeur national de la Police judiciaire le 14 septembre courant, d’ouvrir des enquêtes et de procéder à l’interpellation du secrétaire général du syndicat du port autonome de Conakry.
Depuis le 19 septembre, Cheick Touré, poursuivi pour dénonciations calomnieuses et diffamation, est placé sous mandat de dépôt et séjourne à la maison centrale pour la suite des enquêtes.
Ce samedi 22 septembre 2018, Me Salifou Béavogui, l’avocat Cheick Touré, a vigoureusement protesté contre ce communiqué du parquet de Kaloum.
«A travers ce communiqué, il est désormais clair que l’action publique a été déclenchée par monsieur le procureur général près la Cour d’appel de Conakry et non par le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kaloum.
Or, le procureur général n’a aucune qualité d’engager directement des poursuites judiciaires sans passer par le procureur de la République compétent.
Il ne peut pas saisir directement un officier de la Police judiciaire pour lui demander l’ouverture d’une enquête…
S’il le fait, il viole les dispositions des articles 42, 44 et 45 du code de procédure pénale 》, a protesté l’avocat.
Selon lui, le procureur général devrait instruire le procureur de la République qui, à son tour, devait instruire le service compétent de son choix pour la procédure.
Il n’y a qu’une seule possibilité pour le procureur général, de s’adresser à un OPJ placé sous sa surveillance d’après Me Béa. «C’est pour lui demander des renseignements », indique-t-il.
En conséquence de cette « violation » de la procédure, Me Salifou Béavogui menace d’aller loin. 《 Nous allons saisir la chambre d’accusation pour obtenir l’annulation de cette poursuite irrégulière et illégale 》, a-t-il menacé.
Pour lui, son client est tout simplement victime d’un harcèlement judiciaire.
Mamadou Sagnane