S’aventurer sur cette route est un risque énorme pour les usagers.
Distance seulement de 25 km environ, le tronçon reliant Sita à la localité de Gomba, est un corridor de la mort, surtout en cette saison hivernale.
Des citoyens passent parfois plusieurs jours pour pouvoir se frayer un chemin par des déviations de fortune, grâce aux efforts conjugués des usagers.
Un père de famille qui a accepté de raconter sa mésaventure, a passé deux jours dans ce pétrin, accompagné de sa femme et de leurs trois enfants qui rentraient de vacances, visiblement amaigris par le calvaire qu’ils ont vécu.
«On est ici depuis avant-hier, je suis avec ma famille que vous voyez dans cette voiture. Un camion est enseveli dans la boue obstruant ainsi toute possibilité de trouver une déviation. C’est pourquoi on s’est retrouvé coincé dans cette situation. On n’a ni eau ni nourriture, on vit ici grâce à la solidarité de tous ceux qui se retrouvent bloqués et parfois les gens sont obligés de boire l’eau de ruissellement», se plaigne- t-il d’un ton ferme.
Abondant dans le même sens, un chauffeur rencontré sur ce tronçon, a dit, pour sa part, ne pas comprendre, l’inaction du gouvernement guinéen face à ce calvaire des citoyens qui pratiquent cette route.
«L’essentiel de la route est bitumé, alors moi je me pose juste la question de savoir pourquoi cette portion ne fait l’objet d’aucune attention de la part de notre gouvernement ?», s’interroge- t-il.
Malgré ces difficultés, certains riverains réunis en association, se frottent les mains, positionnés aux abords des points critiques, monnayant leur force physique entre 100 et 200 mille selon le poids du véhicule qui s’y enfonce.
Et pourtant, cette route internationale, la principale pour ne pas dire l’unique qui ouvre notre pays au Sénégal, a été financée par la communauté des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) pour l’intégration sous-régionale.
Selon d’autres sources bien informées, il reste la part de l’Etat guinéen, qui devrait y participer à hauteur d’un pourcentage minimal.
En attendant la réalisation totale de cette route, les usagers devront garder leur mal en patience.
ALFA FADI DIALLO