Le barreau de Guinée était face à la presse ce mardi, 18 septembre 2018, pour donner sa position sur la crise à la Cour Constitutionnelle. Le bâtonnier de l’ordre national des avocats de Guinée et ses pairs sont tout d’abord revenus sur les motifs de la destitution évoqués par les huit membres de ladite Cour.
Me Mohamed Traoré a, par la suite, indiqué que la loi a été violée, car dit-il, rien ne justifie un quelconque empêchement de Kéléfa Sall.
«La loi considère l’empêchement comme incapacité physique et mentale d’assumer une fonction. Et cette incapacité doit être constatée par un collège de médecins spécialistes et assermentés. Donc aujourd’hui, manifestement, c’est une décision qui n’est pas fondée sur le plan juridique. Dans la décision qui a été rendue par les huit juges, on procède par référence à un acte antérieur à savoir le retrait de confiance ou la motion de défiance. Donc sur le plan même de la crédibilité de la Cour, une telle décision pose problème. Au sein du barreau, nous disons qu’il n’y a pas d’empêchement», a-t-il affirmé.
Me Mohamed Traoré a par ailleurs estimé qu’à l’état actuel des choses, les membres de la Cour devaient rendre leur démission pour éviter d’écorner davantage la crédibilité de l’institution.
«Vu le tollé que la décision a soulevé au sein de l’opinion, aussi bien en Guinée qu’à l’étranger, vu la grave atteinte à la crédibilité de l’institution, il y en a qui pensent et moi je suis de cet avis, que la seule voix qui reste ce qu’il y ait une démission collective des membres de l’institution. Parce que même si l’arrêt là est retiré, les relations entre les membres ne sont plus bonnes. Il n’est pas exclu après, qu’on assiste à d’autres crises. Et si par exemple, M Kéléfa Sall se résolvait à partir. Quel serait le regard de l’opinion sur les membres restants ?», s’est-il interrogé.
C’est une énième voix contre ce que d’autres qualifient de rébellion à la cour constitutionnelle.
Abdourahamane Diallo