Pendant que des ministres soumis à l’obligation de résultats rendent compte de leurs actes à l’occasion des 100 premiers jours qu’ils ont passés à la tête de leurs départements respectifs, celui des télécommunications, pour sa part, se fixe une autre priorité, celle qui consiste à prouver à l’opinion, qu’il est ce blanc saint, ce modèle de cadre irréprochable qui s’enrichit normalement …
En effet, ce vendredi, Moustapha Diaby, pour l’une des rares fois, s’est donné rendez-vous à la maison de la presse, non pas pour expliquer aux guinéens, les performances, s’il y en a bien évidemment, qu’il a réalisées depuis qu’il trône à la tête d’un département qui fait l’objet de grosses interrogations pour sa gestion financière et administrative, mais c’était plutôt pour tenter de démonter les informations données par votre quotidien concernant un ministre guinéen, accusé d’avoir un compte bien fourni en dollars au Sénégal.
Qui se sent morveux se mouche ! L’ancien directeur de l’ARPT, s’est alors senti concerné par l’article et a donc décidé de se laver de tout soupçon par tous les moyens.
On s’attendait donc de sa part, qu’il fournisse des informations relatives au seul compte bancaire qu’il a reconnu détenir au Sénégal, on s’attendait aussi que le saint ministre qu’il se veut, parle de son compte à la BICIGUI qui a enregistré des mouvements de fonds suspects.
Omerta totale sur tous ces éléments qui pouvaient bien l’aider à apparaître comme la parfaite victime d’une campagne calomnieuse. Et ça on attend toujours.
Par contre, c’est pour dire ce qui n’en valait pas, ou qui paraît insuffisant pour tout le protocole et le vacarme qui ont entouré l’exercice.
On ne peut donc pas s’empêcher de parler d’instrument dissuasif contre des inquisiteurs d’une gouvernance questionnable, comme l’écrit Philippe Auguste : « Il y a des gens qui font beaucoup de bruit pour obtenir le silence, mais, quand enfin ils l’ont obtenu, ils ne savent pas quoi en faire ».
Le même penseur plus loin fait remarquer que : « Si tous les sots se condamnaient un jour au silence, il y aurait dans la société plus de bon sens ».
Si la cohorte d’affidés avait un tout petit peu été plus intelligents pour mesurer l’effet contraire provoqué par cette démarche improductive, il est certain, qu’ils auraient dissuadé leur bien-aimé ministre de s’abstenir d’une communication qui n’a fait qu’amplifier les soupçons …
Sadikou