Après les manifestations violemment réprimées à Mandiana, l’Amnesty International, a durement critiqué l’usage excessif de la force contre les manifestants.
Dans un bref entretien accordé à notre rédaction, cette organisation internationale de défense des droits de l’homme, donne à nouveau de la voix par rapport à ces violences enregistrées dans cette zone située au Nord-Est du pays, dans la région Kankan.
« Amnesty International condamne l’usage excessif de la force contre les manifestants à Mandiana. Ça fait maintenant plusieurs cas de morts par balles à travers le pays. C’est devenu une culture depuis une décennie. A chaque fois qu’il y a manifestation, il y a l’usage disproportionné de la force par les forces de défense et de sécurité », a condamné Souleymane Sow coordinateur Amnesty International de Guinée.
Poursuivant, il réclame des enquêtes avant de dénoncer ce qu’il appelle la répétition des exactions : « Nous demandons encore l‘ouverture des enquêtes impartiales et indépendantes pour que les responsables de ses exactions soient traduits devant les juridictions compétentes. A chaque année, nous sortons un rapport annuel, le cas de Mandiana fera partie du rapport annuel 2018 qui sera fourni par Amnesty International », fait-il savoir.
Le Coordinateur d’Amnesty International de Guinée a mis cet entretien à profit pour lancer un appel à l’Etat guinéen : « Nous demandons à l’Etat guinéen de mettre fin à l’impunité qui s’est installée en Guinée. Il y a beaucoup de dossiers pendants devant les tribunaux, on attend toujours les jugements. Et surtout le dossier du 28 septembre. Il y a aussi les dossiers sur les autres manifestations de 2015 et 2016, et tant d’autres cas où il y a eu des morts par balles. Donc, il faut forcément la justice pour que les gens ne se rendent pas justice », en appelle-t-il.
Saidou Barry