Depuis la signature d’un contrat concédant une partie du port autonome de Conakry, le 10 août dernier, avec la société turque Albayrak, les contradictions et parfois doublées d’indignations, font bon train dans la cité.
Et depuis, le ministre des transports Aboubacar Sylla, ne cesse d’affirmer que le port autonome de Conakry bénéficiera de la part de la société Albayrak, d’un investissement de 200 millions de dollars américain.
Dans une lettre d’information sur le contrat, en date du 13 septembre 2018, adressée au ministre des transports dont mosaiqueguinee.com détient copie, le directeur financier et comptable du port, Ibrahima Kalil Keïta, relève qu’il a en une lecture « totalement » différente de celle d’Aboubacar Sylla.
Parlant des 200 millions USD d’investissement annoncé en 3 ans de la part d’Albayrack, le directeur financier soutient que ce montant n’est indiqué nulle part dans le contrat.
En effet, poursuit-il dans la lettre, le programme d’investissement ferme (page 76) indique plutôt un montant total de 103,083 millions USD, réparti comme suit :
- 49,875 millions USD pour la réhabilitation et la modernisation du port conventionnel sur 3 ans ;
- 27,286 millions pour le dragage d’approfondissement de -10 à -12 m du chenal et du bassin sur 2 ans ;
- 25,922 millions USD pour le dragage d’entretien périodique de 25 ans avec une périodicité de 4 ans.
La différence de 96,917 millions USD sur 3 ans, ce montant n’est également indiqué nulle part dans le contrat et le coût des équipements à acquérir en 3 ans, ne peut atteindre ce montant, dit-il, dans cette lettre d’information.
Quant au programme d’investissement complémentaire de 303,367 millions USD (page 80) du contrat, celui-ci comprend le dragage d’approvisionnement (62,999 millions USD) et les travaux (240,368 millions USD), relève Monsieur Kalil Keita.
Selon la lettre dont nous détenons copie, tous ces investissements ne se feront qu’après la réalisation des travaux de la zone Est du port autonome de Conakry par la Société Chinoise CHEC, c’est-à-dire vers 2024 ou 2025.
Ces informations viennent sans doute mettre à nu ce que soutient jusque-là le ministre des Transports à propos de cette convention tant décriée.
Mosaiqueguinee.com