La Guinée a commémoré ce mardi 2 octobre le 60ème anniversaire de son accession à l’indépendance. Mais contrairement aux apparences, cet événement marque encore la profonde division qui mine la société guinéenne. La faute au pouvoir qui banalise les crimes et vols commis par l’état à cet endroit.
Le pouvoir en place « Oublie » au passage que le stade du 28 septembre est désormais le lieu le plus meurtrier de l’histoire récente de notre pays. Il oublie déjà que le 28 septembre 2009, il y a eu sur ces lieux 157 morts, plusieurs femmes violées et près de 500 blessés. Ce qui a causé un énorme choc dans le pays et au sein de la communauté internationale.
Il faut rafraichir la mémoire à ce pouvoir et à ses complices tapis dans l’ombre, y compris dans les corporations respectables les plus respectables du pays. Leur dire que ce jour-là, des militaires, s’étaient livrés aux pires exactions sur une population qu’ils étaient censés protéger. Que depuis la pelouse et dans les alentours, des hommes armées en tenue militaire ou en civile, avaient ouvert le feu sur des civiles désarmés dont le seul tord est d’avoir répondu à l’appel des forces vives…
La tragédie avait créé un choc chez toutes les âmes sensibles et ravivé le débat sur la nature républicaine des forces armées. Mais contre toute attente, neuf (9) après, bien que la junte alors au pouvoir n’y est plus, ce dossier n’a connu que très peu d’avancée au niveau de la justice. Neuf ans plus tard, les motivations des criminels et leurs commanditaires restent un mystère. Et c’est ce qui devrait normalement vous choquer messieurs et dames.
Voir sur ces lieux des militaires armés avec des inculpés de crimes contre l’humanité pour y célébrer une cérémonie officielle est un traumatisme de trop pour les guinéens. Comme l’a dit le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo une des victimes du stade, « nous aurions aimés que l’état guinéen respecte la mémoire des lieux, car cela nous aurait aidés à savoir qu’ils ne seront pas oubliés et que leur esprit survivra. »
Sur son compte tweeter officiel, un autre leader politique écrit : « nous honorons, nous préservons en ces lieux la mémoire des guinéens tombés ici ou qui ont été souillés dans ces lieux par nos forces de sécurité et de défense. »
Je termine pour dire au Bâtonnier que ce n’était pas une journée pour parler politique. Il faut voir l’acte majeur du président de l’UFDG comme une question d’éthique et de bon sens. Car nous avons besoin d’être unis sur la vérité, de tenir compte du traumatisme des autres et faire attention à ne ni banaliser ni effacer la mémoire des victimes du stade du 28 septembre 2009. Ainsi, nous pourrions atténuer la douleur des victimes et leurs ayant droits tout en préservant l’histoire. En attendant que justice soit rendue.
Ousmane Gaoual Diallo
Député