L’on attend toujours avec impatience l’installation des futurs dirigeants des mairies dans la circonscription électorale de Kankan.
Une étape décisive car huit mois après le vote des électeurs en faveur des listes ou des candidats, l’heure est de faire le choix par voie de vote, des maires notamment.
Cette seconde étape se heurte encore à de multiples obstacles. Depuis lundi 08 octobre 2018, Filan Traoré, le superviseur préfectoral des opérations de vote des conseillers communaux, échange avec les acteurs politiques des collectivités concernées.
Notre antenne régional l’a joint au téléphone en vue d’en savoir davantage sur le rôle de cette mission :
« C’est pour les informer de la procédure et de la ligne de conduite le jour du scrutin parce que très malheureusement, les électeurs n’étaient pas très bien informés de la manière dont le vote doit se tenir. Donc, il fallait expliquer le code des collectivités aux responsables des partis politiques qui doivent informer effectivement leurs militants. La majorité de ces cadres des partis politiques ne savaient même pas que les bulletins étaient secrets. D’autres aussi ne savaient même pas que c’est seulement les conseillers qui sont électeurs éligibles », a précisé l’ancien Gouverneur de Faranah.
Filan Traoré met également cette tournée à profit pour s’assurer de la disponibilité des infrastructures et kits électoraux adéquats aussi bien dans la commune urbaine que dans les douze collectivités rurales de Kankan.
Mais sur le terrain, tout n’est pas rose, constate le superviseur : « il y a des cas d’absence mais pas de cas de décès. Il y a près de 27 conseillers qui sont absents dans les sous-préfectures mais il n’y a pas de cas d’absence dans la commune urbaine », a-t-il relevé.
Dans la commune urbaine de Kankan, des dissensions persistent au sein du RPG qui a remporté 29 sièges sur les 41 à pourvoir.
Une discorde autour du choix du futur maire fragilise le principal parti de la mouvance ces derniers temps. Filan Traoré tranche : « Je mets tout le monde au défi. Ce n’est pas une agitation dans la rue qui peut menacer le vote. Les conseillers sont libres de choisir leur maire mais chaque parti politique est libre de faire sa sensibilisation au niveau de ses conseillers sur sa liste. Tout parti politique peut faire des congrès primaires, choisir un maire. Mais dans l’urne, les conseillers peuvent choisir autre chose. Je ne peux pas être dans le secret d’un conseiller. Moi, je n’ai rien à voir pour le choix de tel ou tel. Mon problème, c’est que la légalité soit respectée, que les conseillers votent dans le secret et en toute sécurité. Maintenant, tout ce qui a été dit dans la rue, ce n’est pas ça qui m’intéresse. Si un conseiller sort de l’urne et dit qu’il a été menacé dans l’urne, c’est là ma responsabilité » dit-il.
-Que dire à ceux qui craignent une prise de position de votre part en faveur d’un candidat ?
« Moi, je n’ai reçu aucune injonction, aucune menace ou recommandation et si c’était le cas, je n’allais même pas superviser. Ça, c’est un problème de développement à la base. Je ne peux pas me permettre d’être condamné demain par l’histoire », a conclu l’actuel conseiller principal du patron du département de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.
Propos décryptés par Mamadi CISSE, correspondant régional