L’affaire dite de ‘’déguerpissement annoncé’’, opposant les habitants du quartier Kipé 2, commune de Ratoma, à l’Etat guinéen, a, à nouveau été renvoyée, par le tribunal de première instance de Dixinn. C’était ce vendredi 23 novembre 2018, à l’issue d’une audience au tribunal de première instance de Dixinn.
Dès l’appel du dossier par le tribunal, Me Salif Béavogui, avocat de la défense, a demandé à ce que le dossier soit communiqué au ministère public pour observation.
Une requête qui a aussitôt reçu la réponse favorable de la présidente du tribunal.
Au sortir de la salle d’audience, Me Paul Yomba Kourouma, également de la défense, s’est prêté aux questions des journalistes.
Selon lui l’État n’attache aucun crédit à la bataille judiciaire qui est déclenchée, parce que, dit-il, il ne s’y attendait pas.
« Il avait voulu juste user de ses privilèges d’action d’office, de décision en exécutoire, de sa puissance publique, de l’argument de la force pour déguerpir des citoyens qu’il, a lui-même, régulièrement installés au soutien de ses prétentions. Et, avec tout ce vacarme, l’Etat n’a pu produire aucune documentation, aucune pièce attestant le classement de cette zone et de sa propriété même de ces lieux », a lâché cet autre avocat de la défense, poursuivant que « l’Etat, dépouillé de tout argumentaire, a préféré aujourd’hui encore, briller par son absence, croyant que cette absence mettrait un terme au déroulement normal de cette procédure ».
« Notre écriture a donc été déposée et le dossier, sans désemparer, a été communiqué au Ministère public pour ses observations et un délai de deux semaines a été imparti à monsieur le procureur de la République pour déposer lesdites observations à l’issue desquelles, ce dossier pourrait être mis en délibéré, pour décision à être rendue à la date de la convenance du tribunal », dira l’avocat de la défense.
Al Hassan DJIGUE