L’ancien chef de l’État a répondu à son successeur qui l’a accusé, dans une interview, d’avoir laissé le pays avec des caisses vides. L’actuel président João Lourenço s’est de nouveau exprimé depuis le Portugal, où il a qualifié l’ancien clan dos Santos de « nid de guêpes ».
Pour la première fois depuis son retrait, en août 2017, l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos s’est exprimé en conférence de presse. Le 21 novembre, il a pris la parole au siège de sa fondation éponyme à Luanda. Objectif : répondre à son successeur, João Lourenço, dont une longue interview venait d’être publiée dans le journal angolais Expresso.
Dans cet entretien, le chef de l’État explique qu’à son arrivée, « les caisses de l’État étaient vides, et il y avait encore des tentatives pour les vider davantage ». Et d’ajouter : « Ceux qui ont trahi la patrie sont connus, la nation les connaît, sait qui ils sont et ce qu’ils ont fait. »
La crise économique au centre
Clairement affaibli, le visage émacié, dos Santos s’est défendu, d’une voix hésitante et tremblotante : « Dans le budget général de l’État en 2017, le total des dépenses était égal à la prévision du total des recettes et le déficit était d’environ 16 %. (…) La totalité de l’argent était dans les comptes du Trésor national [et] des réserves internationales liquides de 15 milliards de dollars à la Banque nationale d’Angola ».
Il a par ailleurs accusé le nouvel exécutif de ne pas avoir « suivi les recommandations de budget 2018 ». Il a également précisé que sous sa présidence, « nous n’avons pas dévalorisé la monnaie [ce à quoi Lourenço a finalement dû se résigner à faire, ndlr], nous avons payé avec régularité les salaires des fonctionnaires, avec leur 13e mois ». Après un an à la tête du pays, João Lourenço est en effet malmené par l’opinion qui piaffe de voir son quotidien s’améliorer, alors qu’une violente crise économique secoue le pays depuis 2014.
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