Les manifestations politiques en Guinée des huit dernières années, ont été émaillées de violences, entrainant plusieurs cas de morts, parfois à balles réelles.
En attendant que la justice fasse la lumière sur ces ‘’tueries’’, l’armée est mise à l’index par des observateurs et autres organismes des droits de l’homme. Voire même les médias étrangers.
Des accusations que récuse avec véhémence la grande muette. Comme ce fut le cas ce matin dans l’émission les ‘’Grandes Gueules’’ de nos confrères de la radio Espace, quand Alladji Cellou, a été interpellé sur la question.
Le directeur de l’information et des relations publiques du ministère de défense nationale, a rejeté en bloc ces accusations.
« Il y a une confusion totale en Guinée. L’armée, n’est pas chargée de maintenir l’ordre public. Elle est chargée de sécuriser le territoire guinéen. C’est son rôle régalien », a-t-il ainsi tenu à préciser. Avant d’ajouter :
« J’ai lu dans la presse internationale que l’armée guinéenne a tiré sur des citoyens. Quelles preuves a-t-on pour dire qu’elle a tiré sur des citoyens guinéens ? Comment un journaliste professionnel qui n’a pas assisté à une scène de crime peut accuser une institution d’avoir commis ce crime ? », s’est interrogé inlassablement Aladji Cellou, qui ajoute que « lorsque y a manifestations, les militaires sont interdits de sortir des casernes. »
Parlant des preuves que détiendraient Amnesty International, montrent des militaires en train de tirer à balles réelles sur des manifestants, le DIRPA du ministère de la défense, pense que cette preuve audiovisuelle est tout sauf authentique.
« Cette vidéo n’est ni datée, ni authentifiée. Surtout si elle est authentifiée par ses services. J’ai moi-même lancé un appel à témoin, pour que la personne qui a filmé cette scène puisse nous présenter l’originale. C’est la seule façon pour nous de savoir à quel moment ces événements ont été filmés. Avant les événements, nous publions les communiqués pour rappeler aux chefs militaires qu’ils doivent consigner les militaires. Avec la technologie d’aujourd’hui, les choses sont faciles. Les images et les vidéos sont datées, donc montrez-nous ça. Il n’y pas plusieurs corps dans l’armée guinéenne, qui portent des bérets rouges. Mais, il faut aussi noter que quelqu’un peut porter un béret rouge en Guinée alors qu’il n’est pas habilité à le porter », a-t-il argumenté.
A noter que depuis 2010, le nombre de morts lors des manifestations politiques, a atteint la barre 100.
Sans qu’aucune enquête sérieuse ne soit diligentée par la justice guinéenne pour situer les responsabilités.
Hadjiratou Bah