Les opposants à un éventuel troisième mandat du Président Alpha Condé au pouvoir, au terme de sa mandature en 2020, auront vraisemblablement, à nouveau, du grain à moudre. Eux, qui s’échinent à animer, avant l’heure, le débat relatif à la modification de la constitution guinéenne, laquelle limite le mandat présidentiel à un seul, renouvelable une seule fois.
En effet, au lendemain du passage, cette semaine sur France24, de Naby Youssouf Kiridi Bangoura, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, qui a abordé le même sujet, en abondant dans le même sens que le chef de l’Etat, pour dire que la Constitution est l’affaire du peuple, ce dernier vient d’avoir un soutien. Non des moindres, bien sûr.
Il s’agirait de la Russie, à travers son président Vladmir Poutine, lequel serait favorable au déverrouillage de la limitation du nombre de mandats présidentiels en Guinée.
L’information est révéléece 20 novembre par l’agence de presse américaine Bloomberg, qui s’appuie sur des sources bien au fait des relations russo-guinéennes.
Mais comment Moscou s’y prendrait ? Mystère ! L’agence, citée par nos confrères de Kaloumpress, affirme toutefois que le pays de Poutine soutiendrait une proposition du président Alpha Condé visant à supprimer la limitation de mandat afin de «pouvoir rester au pouvoir après la fin de son mandat en 2020.»
Même s’il convient de rappeler, enfin, que cette question du troisième mandat, bien qu’au centre des débats, n’avait jamais, du moins jusque-là, laissé ouvertement planer le moindre doute sur les velléités du président Alpha Condé, à vouloir modifier la constitution guinéenne afin de faire sauter le verrou lié à limitation de mandat présidentiel.
« Alpha Condé ou n’importe quel autre acteur guinéen, ne peut modifier la constitution sans la volonté du peuple de Guinée. La Constitution est l’affaire du souverain premier qui est le peuple de Guinée. Légitimement, ce peuple-là peut revoir ses intentions. Je crois que ce débat-là aussi est un débat légitime en démocratie. Que les gens s’interrogent sur le système politique qu’ils ont en place, l’évaluent et souhaitent l’améliorer d’une manière ou d’une autre. Cela n’est pas la question d’une personne. La Constitution est l’affaire du peuple souverain », répondait, il y a quelques jours, Kiridi Bangoura à une consœur de France24.
Comme pour s’inscrire dans la conformité du discours tenu jusque-là par le Président Alpha Condé, lui-même, à chaque fois qu’il lui avait été donné l’opportunité de se prononcer sur ce dorénavant sujet brûlant d’éventuel troisième mandat.
Youssouf Diallo