La décision prise par les autorités guinéennes de faire participer l’armée dans le maintien d’ordre à Conakry, est diversement appréciée au sein de l’opinion publique.
Même si dans le communiqué diffusé à cet effet, il est précisé qu’il s’agit essentiellement d’une patrouille mixte, beaucoup estiment que cette tache reviendrait plutôt à la police et à la gendarmerie.
Interpellé ce mardi, 20 novembre 2018, l’ancien président de l’INIDH en a dit toute sa préoccupation.
« C’est vraiment préoccupant et c’est très inquiétant, ça nous fait penser que sur le plan sécuritaire, notre pays n’a pas beaucoup progressé. Normalement, avec tous les efforts qui sont faits au niveau du secteur de sécurité, je pense que la police et la gendarmerie devaient être en mesure de sécuriser la population et leurs biens. Les militaires devaient se concentrer sur la défense du territoire et la protection des institutions. Aujourd’hui, nous sommes très inquiets, parce que la tension est très vive dans la cité et on ne sait pas à quoi tout cela va rimer », a- t-il mentionné.
Tout en appelant au calme et à la retenue, Dr Mamady Kaba, a estimé que c’est un recul sur le plan sécuritaire.
« C’est une vive préoccupation et un défi pour notre démocratie, parce qu’aujourd’hui, quand on fait l’état de la situation, on ne peut que se désoler du retour de ces violences, du retour de l’armée, le maintien d’ordre, dans la sécurisation des populations et de leurs biens. Nous pensions que cela était derrière nous et que la Guinée devait continuer à progresser au plan sécuritaire comme tous les autres pays démocratiques», s’est –il- indigné.
Il a, enfin, souhaité que les choses reviennent très rapidement dans les normes, afin que le maintien d’ordre revienne aux forces désignées pour le faire.
Hadjiratou Bah