Le décryptage du paysage politique guinéen en particulier, celui relatif aux dernières élections communales et communautaires du 04 février 2018, rend perplexe tout observateur averti. En effet, les acteurs politiques de tous bords préoccupés par des calculs politiciens ont propension à sous-estimer les questions factuelles de développement. Pour appréhender cette triste réalité, on a point besoin d’un effort surhumain tant les faits sont concrets, tangibles, plausibles et irréfutables. Pensant que gagner les élections à la base constitue un gage certain pour remporter celles nationales, les Etats-majors des partis politiques s’entredéchirent s’écartant ainsi de tout objectif de développement. Face à cette course effrénée pour occuper vaille que vaille la tête des exécutifs communaux, on est en droit de se poser la question, voulons nous réellement développer nos communes ou sommes-nous mus par des desseins inavoués ? Manifestement tout porte à croire que le développement est relégué au second rang sinon on se serait plutôt intéressé au profil des locataires. En réalité, un maire est avant un agent de développement et non un animal exclusivement politique.
A ce titre, il doit être compétent, intègre, et dévoué. Il est chargé entre autres d’initier, de mettre en œuvre, de suivre et d’évaluer toutes les actions de développement à l’échelle de sa commune, l’idéal ne doit donc pas résider essentiellement sur le pilier politique, enjeu subsidiaire mais bien au contraire sur celui du développement, finalité visée par toute bonne politique. Se fondant sur ce postulat, le politique gagnerait mieux et pourrait inéluctablement assouvir son appétit. Dans ce contexte où prime le politique sur l’essentiel, l’Etat doit également jouer impérativement son rôle à travers le ministère de l’administration du territoire et de décentralisation. Se basant sur le cadre légal, législatif et institutionnel, ce Ministère devra clairement définir et vulgariser les critères d’admission de candidature aux compétitions électorales de proximité. L’accent devra être mis sur le profit type du maire. En clair, ce département ministériel de tutelle doit agir uniquement dans le sens de la loi et non du consensus, source des dernières instabilités socio-politiques qui assaillent le pays. En amont, il doit être capable en associant bien entendu tous les acteurs concernés, d’identifier et de faire appliquer tous les textes en la matière. En aval, toujours en rapport avec les mêmes acteurs, suivre, évaluer et apporter des ajustements requis pour le triomphe de la démocratie, de la transparence et de la bonne gouvernance.
Ainsi, on pourrait éviter de perdre du temps, de l’énergie et des ressources par le fait de l’enfantillage politique. Ce dernier, on a guère besoin de le rappeler est grandement préjudiciable à la paix, à l’unité nationale et au progrès. Ce qui serait souhaitable à l’intérieur des partis, c’est l’instauration d’un véritable espace démocratique en favorisant la compétence comme seul critère de choix et non l’immobilisme, le sectarisme et la médiocrité. Cette approche présente de nombreux avantages aussi bien pour la structure politique mais aussi et surtout pour la commune. Pour le parti si l’élu se montre à la hauteur des attentes en mettant en œuvre des actions de nature à améliorer les conditions de vie des populations électrices, il gagne en crédibilité, renforce la confiance et rassure pour les futures échéances. Pour la population, ils sont incommensurables en termes de bien- être en particulier.
Rédigé par M. Drissa CONDE, Sociologue
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