Mouctar Bah, correspondant historique de RFI (Radio France Internationale), en Guinée, a été entendu, ce lundi 12 novembre par un collège de commissaires à la HAC au palais du 25 août, siège de l’institution de régulation des médias du pays.
L’entretien qui a duré plus d’une heure d’horloge, était centré sur un élément de reportage réalisé par notre confrère Bah, faisant état de la responsabilité de l’armée guinéenne au sujet de la mort par balles de deux jeunes gens à Wanindara, le mercredi dernier.
C’était lors de l’observation du mot d’ordre de la journée ville-morte, à l’appel de l’opposition républicaine, dirigée par Cellou Dalein Diallo. Un reportage que les autorités guinéennes, ont jugé pas suffisamment équilibré.
C’est un Mouctar Bah, visiblement serein, qui est apparu ce lundi au terme de l’audition à laquelle la HAC l’avait convoqué la veille.
« Ils ont dit que mon papier passé sur (sur les antennes de RFI, ndlr) l’armée où j’ai dit, selon les proches des victimes, des bérets rouges sont venus sur une moto, tirer sur des gens qui étaient devant leurs portes, que je n’ai pas équilibré mon papier, qu’il fallait appeler le ministère de la défense », a-t-il entamé.
D’où la réponse du correspondant de RFI face aux commissaires : « je leur ait dit que c’était vers 22 heures à 23 heures, c’est pourquoi je n’ai pas appelé. Le lendemain, j’ai tout fait pour les avoirs, mais impossible de les joindre. Ensuite, ils m’ont dit que comme le papier est déjà passé, c’est ce qui est grave. On a discuté autour de ça », fait-il savoir.
A ajouter que la décision de la HAC, dans cette affaire, concernant notre confrère Mouctar Bah, est attendue demain mardi 13 novembre, à l’issue d’une plénière du collège des commissaires, prévue à 10heures.
Cependant, le vieux routier de la presse guinéenne, n’en est pas moins optimiste : « Ils ont dit qu’ils vont siéger pour prendre la décision finale. Je ne me reproche de rien. Le fait de rapporter des propos des proches des victimes, et que le lendemain j’avais tout fait, j’ai même échangé le lendemain avec Aladj Cellou Camara et Souleymane Keita », a-t-il tenté de rassurer.
Toutefois, nos tentatives pour joindre les commissaires de la HAC sont restées vaines, afin de pouvoir sentir les prémisses de leur décision tant attendue.
D’autant que la question qui brûle toutes les lèvres ou presqu’actuellement à Conakry et Navarre, est de savoir : notre confrère Mouctar Bah, risquerait-il de se voir retirer son accréditation de correspondant de presse en Guinée ?
En attendant, les yeux restent rivés sur le palais du 25 août, pour une décision très attendue, dans les milieux de la presse.
Saidou Barry