Le parlement guinéen, théâtre d’un accrochage verbal entre Dr Oussou Fofana, président du groupe parlementaire les Libéraux-Démocrates, et Bandjan Neiba Condé, député de Kouroussa.
C’était lors des débats autour des tueries enregistrées lors des manifestations de l’opposition guinéenne.
Après un décompte macabre du député Ousmane Gaoul Diallo, qui s’appuyait sur les noms de famille des militants tués par balles, Fodé Oussou Fofana, a, à son tour pris la parole pour dégainer.
« C’est inadmissible, quelle que soit la manifestation, les forces de l’ordre, n’ont pas droit de tuer les citoyens. Mais quand elles sortent des camps, elles viennent avec leurs armes de guerre. Alors que les forces de l’ordre devaient avoir des armes conventionnelles…il y a eu 103 jeunes tués à la fleur de l’âge. Depuis que le ministre Ibrahima Keira est arrivé, il y a eu 18 qui ont perdu la vie », a fustigé Fodé Oussou Fofana.
Aussitôt répliquera sans détours Bandjan Neiba Condé, député de Kouroussa : « chaque pouvoir à ses victimes en Afrique. Il y a des hommes allergiques à la vérité et à la raison. La révolution a ses victimes, le CMRN a ses victimes, le CNDD a ses victimes. Nous, nous sommes les rescapés du CMRN. Nous avons été attachés, séquestrés et pendus. Chaque deux mois je vomis du sang. Je suis un mort vivant parmi vous », a-t-il rétorqué.
Et de faire un rappel sur un ton émouvant : « tous ceux qui avaient été attachés comme moi à Kouroussa, sont morts. Ce sont Bakary Keita, Mbemba Keita, Kabinet Condé, Fodé Bangaly Keita, ils sont tous morts…La vie de l’homme est sacrée, qui a tué le policier ? Qui a battu le béret rouge », a-t-il interrogé devant les députés.
Saidou Barry