La question mérite d’être posée, dans la mesure où les coordinations régionales ont pris à mon avis un caractère ethnocentriste, divisionniste et antirépublicain.
Elles ont fait preuve d’instrumentalisation depuis pendant la période coloniale, ce qui fut par ailleurs, la raison de leur interdiction par le régime socialiste de feu Sékou Touré.
En effet, l’histoire des partis politiques en République de Guinée naît sans nul doute de ces différentes coordinations régionales: l’union Mandingue, l’union de la Basse Guinée, l’union des insulaires, l’union de la forêt.
Raison pour laquelle, ils ont du mal à se démarquer des actes ethniques et régionalistes. De nos jours, le caractère unitaire de notre État consacré par la constitution est en train d’être violé par ces coordinations, qui, à priori devaient être l’instrument pour le renforcement des liens séculaires afin de préserver l’unité nationale et le vivre ensemble.
Malheureusement, elles sont financées et entretenues par certains cadres et responsables de Partis politiques, qui à leur tour obéissent leurs injonctions sataniques.
Les déclarations divisionnistes et va-t-en-guerre du patriarche du Halli Poullar (Elhdj Seikou Yaya Barry) et du Kountigui (Elhdj Seikhouna Soumah) de la basse côte, sont des illustrations parfaites de la dérive de ces coordinations.
Ces différentes déclarations portent inéluctablement préjudice au principe de l’Etat-Nation et montrent en substance la faiblesse de notre État à l’égard de tous ces abus. Je rappelle qu’aucun guinéen n’est mis dans une position de défensive contre quiconque, tout comme aucun citoyen n’est étranger sur le sol guinéen ; nous sommes simplement une Nation dont chacun garde sa spécificité linguistique ou ethnique.
Cette spécificité linguistique ou ethnique ne veut pas dire qu’un guinéen est supérieur à l’autre. Pour moi, l’équilibre de la nation et sa stabilité dépendent forcément du concours des citoyens à cultiver un esprit républicain détaché de toute appartenance politique ou régionale.
L’immense richesse de notre pays et sa diversité ethnique sont véritablement source de bénédiction divine. Mais celles-ci ne seront profitables aux guinéens que s’ils cultivent la paix et l’unité nationale.
Ceux qui professent la haine et la violence entre les fils et filles de la Guinée, ceux qui font des ethnies leurs fonds de commerce pour garder leur poste ou se faire une place dans l’opinion publique afin de bénéficier de la grâce du Président répondront devant l’histoire de ce pays.
Aujourd’hui, il est grand temps non seulement pour l’Etat, qui est en partie responsable de ce qui se passe dans le pays de mettre un terme aux discours fallacieux, ethnocentriques et divisionnistes de ces coordinations, mais aussi et surtout pour le peuple de guinée de prendre conscience sur le danger qui guette notre pays avant qu’il ne soit trop tard.
Martin Luther King a rappelé que si « nous ne nous aimons pas comme des frères, nous allons tous mourir comme des idiots » Alors les business Man de la crise doivent arrêter leurs sals boulots car, la préoccupation majeure des guinéens oscille autour de leur accès à une vie descente, l’emploi pour la jeunesse, la sécurité et la justice pour les citoyens. La Guinée est notre fierté, notre et unique patrimoine !
Aly Souleymane Camara,
Analyste politique
Professeur de droit