Messieurs les Membres du Gouvernement,
Monsieur le Ministre Secrétaire Général du Gouvernement,
Honorables Députés, Messieurs les leaders politiques,
Messieurs les Patrons d’entreprises et de sociétés,
Mesdames, Messieurs les leaders et acteurs syndicaux et de la société civile,
Distingués invités parents, amis, camarades de promotion et Inspecteurs d’Etat.
Depuis dix huit ans, mes convictions m’ont dirigé vers le choix d’actions caritatives qui ont déterminé mon engagement au sein des organisations de la société civile en faveur de l’accélération et de l’élargissement de la démocratie et de la bonne gouvernance, fondées sur la transparence et la promotion des droits de l’Homme :
- en Guinée, Association Guinéenne pour la Transparence (AGT), Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG) ;
- en Afrique et dans le monde, au sein de deux organisations de notoriété mondiale Transparency International (TI) et la coalition Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP).
C’est le lieu et le moment de renouveler toute ma gratitude et toute ma reconnaissance à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Professeur Alpha CONDE pour avoir voulu placer sa confiance dans ma modeste personne en me confiant la redoutable mission de diriger le Ministère en charge de la Citoyenneté et de l’Unité nationale.
Quand je dis mission redoutable, je pèse mes mots puisque c’est dans l’article 1er de la Constitution Guinéenne que l’on peut voir le tracé de l’architecture principielle et fonctionnelle de ce département de la Citoyenneté et de l’Unité nationale.
Citoyenneté, unité nationale, unité dans la diversité, la diversité elle – même étant une richesse. C’est prenant la mesure de ces préoccupations partagées que Son Excellence Monsieur le Président de la République, Pr Alpha Condé a créé ce département traduisant sa volonté politique et son engagement à y apporter des réponses appropriées.
La Guinée est une famille, dit – on souvent, où le dissensus entre la Guinée d’en haut (élite intellectuelle, politique, administrative et financière) dans la conquête, la conservation du pouvoir, la redistribution de la richesse nationale ébranle souvent le consensus, la quiétude de la Guinée d’en bas (Guinéens moyens, guinéens lamda) dans sa quête du quotidien et l’aspiration au bien être. Il faut agir pour que le dissensus ne soit pas porteur de division et de troubles.
L’article 1er de la constitution dispose : « La Guinée est une République unitaire, indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, d’ethnie, de sexe, de religion et d’opinion. Elle respecte toutes les croyances ». Fin de citation.
Comme je viens de le souligner, la citoyenneté est le premier volet de la dénomination et des missions du département qui vient de m’être confié.
La citoyenneté ne devrait pas se définir uniquement du seul point de vue juridique par la possession par une personne de la nationalité et des droits civiques et politiques qui y sont attachés. Elle pourrait être comprise comme la participation de chacun et de tous, sans discrimination, à la vie de la cité.
En ce sens, le statut juridique de citoyen est un statut à la fois de liberté et de droits, mais également de devoirs. En effet, un citoyen peut décider d’être actif ou passif, c’est-à-dire, et sous réserve des dispositions de l’article 22 de la Constitution, choisir de participer ou non à la vie publique.
Toutefois, un citoyen actif qui milite dans un parti politique ou se constitue volontaire dans une organisation de la société a un rôle essentiel à jouer qui prend tout son sens avec l’exercice et la jouissance des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. C’est à cette occasion que le citoyen apporte sa contribution majeure à la société.
En votant (devoir constitutionnel), mais aussi en faisant acte de candidature à une élection, le citoyen fait valoir son point de vue, change ou confirme les gouvernants, ou encore dans le cadre du référendum, décide des grandes orientations de la politique nationale.
En dehors des élections, les citoyens peuvent également, au quotidien, jouer un rôle important dans la société. Par exemple, ils peuvent adhérer à une association, à un syndicat et, ainsi, tenter de faire évoluer la société dans laquelle ils vivent en venant en aide aux autres ou en influençant la politique nationale de développement.
De même, l’attitude individuelle des citoyens est importante. Les comportements de civisme (politesse, altérité, urbanité, respect des biens publics et de la propriété privée…) sont pour beaucoup dans le caractère apaisé d’une société.
Ayant parlé de devoir, il convient de souligner, à grand trait, qu’un devoir est une obligation qui peut être de nature juridique, sociale, religieuse ou morale. Les devoirs constituent la contrepartie des droits et la limite des libertés de chaque citoyen.
Dans un sens juridique, le mot « devoir« est employé comme synonyme du mot « obligation » avec la connotation morale : les devoirs professionnels, familiaux, associatifs, politiques ; le devoir de respecter la personne, la dignité et la propriété d’autrui.
Cette notion de devoir retrouve aujourd’hui une certaine actualité. Face aux incivilités et aux violences urbaines et périurbaines, on fait valoir que si le citoyen jouit légitimement de ses droits, il est aussi tenu de respecter des devoirs qui résultent également de sa qualité de citoyen.
A ce sujet, la Constitution prescrit à l’Article 22 : je cite « Chaque citoyen a le devoir de se conformer à la Constitution, aux lois et aux règlements. Chaque citoyen a le devoir de participer aux élections, de promouvoir la tolérance, les valeurs de la démocratie, d’être loyal envers la Nation. Chaque citoyen a le devoir de respecter la personne humaine et les opinions des autres. Chaque citoyen doit contribuer, dans la mesure de ses moyens, à l’impôt et doit remplir ses obligations sociales pour le bien commun dans les conditions que la loi détermine. Chaque citoyen a le devoir sacré de défendre la Patrie.
Les biens publics sont sacrés et inviolables. Toute personne doit les respecter scrupuleusement et les protéger. Tout acte de sabotage, de vandalisme, de détournement, de dilapidation ou d’enrichissement illicite est réprimé par la loi. » fin de citation
Mesdames et Messieurs,
L’Unité Nationale est le deuxième volet de la dénomination et des missions du département.
Ce que doit être l’unité nationale est clairement exprimée, caractérisée et cimentée par chacun des adjectifs employés pour indiquer la nature de notre République dans l’article 1er cité plus haut . Cet article contient les fondations sur lesquelles est bâtie l’unité de la nation et indique clairement la mission de ce département.
Il apparait que l’égalité, devant et par la loi, associée au respect de toutes les croyances est le fondement de la citoyenneté.
L’unité nationale nécessite une construction permanente et évolutive visant à fonder un Etat sur le socle d’une Constitution et des lois solide et indestructible, qui créent et régissent des institutions capables de répondre aux besoins de démocratie et aux aspirations des populations, à la bonne gouvernance et à un Etat de droit en vue d’un ’’vivre-ensemble’’ pacifique et solidaire.
L’unité nationale n’est pas l’apanage fonctionnel du Ministère, qui en porte le nom. Ses objectifs et la réalisation de ses finalités incombent à l’ensemble des organes et des institutions de l’Etat ainsi qu’aux partis politiques et organisations de la société civile.
Je m’efforcerai donc à impulser la nécessaire synergie qu’impliquent la construction et la dynamique mutationnelle de l’unité nationale par tous ces partenaires que je viens de citer. Cette mission me rappelle :
- le slogan de campagne de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Professeur Alpha Condé aux élections de 2010, quand il disait : je cite « Ensemble, construisons la Guinée» ;
- Son Excellence le Camarade Président Ahmed Sékou Touré disant, dans une revue RDA (Révolution Démocratique Africaine), « pas de salut pour une ethnie quand l’unité nationale se dissout dans l’ethnocentrisme ;
- Le premier Secrétaire Général de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA), Monsieur Boubacar Tely Diallo écrivant dans sa lettre testament de février 1977 « j’affirme qu’aucune Guinée n’est possible sans la fraternité et la fusion de ses composantes ethniques».
Comme département transversal, je compte sur la sollicitude de Son Excellence Monsieur le Président de la République, sur le fort appui de Monsieur le Premier Ministre, sur la prévenante collaboration des Membres du gouvernement.
Je compte également sur la main forte des partis politiques auxquels la constitution a attribué le double rôle de l’animation de la vie politique et de l’éducation du citoyen, pas du militant à embrigader et celle des organisations de la société civile (ONG, syndicats, patronat) pour que le respect de la loi, gage de l’égalité ontologique de tous les êtres humains et la concorde sociale soient au rendez-vous de l’exercice paisible de la démocratie et de la libre jouissance des libertés et droits fondamentaux.
Mesdames et Messieurs
De ce qui précède, je fais remarquer que le bilan du Ministère de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale n’est économique, financier ou infrastructurel que par ricochet puisqu’il consiste en la densité des activités d’information, de sensibilisation et de formation et en la qualité de l’action de promotion des droits humains et d’élargissement de la participation de toutes les composantes sociales à la sécurité juridique, à l’épanouissement civique et à la garantie de la paix.
Mon département veillera au respect de toutes les normes régionales et internationales de promotion et de garanties des droits et à la promotion efficace avec les institutions et organisations régionales et internationales des droits de l’homme. Je m’appuierai, pour le faire, sur une collaboration efficiente avec les partenaires bi et multilatéraux qui accompagnent le gouvernement guinéen.
Je voudrais rassurer mes collaborateurs qu’ils trouveront en moi l’ouverture d’esprit et de cœur nécessaire au travail et à la discipline d’équipe que je suis chargé de mener avec vous.
Je travaillerai avec vous dans la continuité des activités positives accomplies sous le leadership de mon prédécesseur que je salue. Cela, conformément aux directives de Monsieur le Premier Ministre et aux instructions de Son excellence Monsieur le Président de la République.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de profiter de ces instants historiques et solennels, pour réaffirmer à mes chers camarades de la société civile, que je suis et je reste fier d’être un des leurs. Cette promotion est la vôtre et pour nous tous. Aidez – moi à la porter et à l’incarner. Je m’emploierai à être à la hauteur de vos attentes et de vos espérances, en faisant du Ministère un lieu de rencontres et de solutions citoyennes pour des dialogues et concertations pacificateurs et consensuels face aux épreuves éventuelles qui pourraient surgir dans le développement économique, social et la consolidation de la démocratie dans notre cher pays.
Il m’est difficile de résister à l’inclination toute naturelle d’exprimer ma gratitude à ma famille dont l’action constante dans mon évolution a fait de moi celui qui se présente aujourd’hui devant vous. Vous comprenez que je fais allusion d’abord à mes chers parents dont l’amour a nourri mon enfance et fortifié ma conscience d’être utile à la société dans le travail, la droiture, la modestie, la simplicité, et l’humilité. Ensuite mes pensées tendres vont vers mon épouse, mes enfants, mes frères et sœurs dont l’affection continue d’être pour moi une source d’énergie vivifiante. Enfin à ceux qui m’ont enseigné, à mes amis, camarades de promotion et aux nombreux collaborateurs qui m’ont insufflé une part importante de leur savoir et de leur expérience.
Je compte sur le précieux et indispensable soutien de tous pour mener avec succès les attributions et la feuille de route du ministère à travers la vision, les stratégies et les actions qui doivent les traduire.
Je vous remercie de votre bienveillante attention.
Conakry, le 16 décembre 2018
Mamadou Taran Diallo
Ministre de la Citoyenneté et de l’Unité Nationale