Devant un parterre de journalistes, ce mercredi 26 décembre, les responsables des associations professionnelles des médias, le visage grave, ont pointé la décision du gouvernement de différer le paiement de la subvention annuelle à la presse privée guinéenne.
Ils ont fait part des conséquences qui pourraient découler de cette mesure gouvernementale.
En premier lieu, la maison commune des médias qui pourrait en en pâtir. C’est du moins ce qu’a laissé entendre le président de l’Association guinéenne de la presse en ligne-AGUIPEL.
« Les conférences qui se font à la maison de la presse, génèrent un revenu de quinze millions (15.000 GNF), par mois. Et, rien que le loyer, c’est vingt millions (20.000 GNF). Donc, les dettes qui se sont accumulées, tournent au tour de deux cent douze millions de francs guinéens (212.000 Gnf). Pendant ce temps, la subvention est bloquée et les dettes ne font que s’accumuler. C’est pourquoi, il faut prendre des mesures. Et, donc si rien n’est fait, nous sommes obligés de fermer », a déclaré Amadou Tham Camara, par ailleurs président du Conseil d‘administration de la maison de la presse.
Plusieurs démarches auraient été entamées, selon ces responsables d’associations de presse, auprès des autorités, afin de savoir les raisons de ‘’ce refus’’ du paiement de la subvention. En vain !
« La subvention qui était à trois milliards cinq cent millions (3500.000.000 GNF), a rechuté, contre toute attente aujourd’hui à trois milliards de francs guinéens (3.000.000.000 GNF). Je dis, ici, que le moment est grave pour la presse. Nous ne savons pas s’il y a encore une volonté manifeste de bâillonner la presse », s’est interrogé, pour sa part, Sanou kerfella Cissé, président de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée-URTELGUI.
Pour Iboun Conté, Président de l’Association des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI), la mesure prise par le gouvernement, constitue une violation de la loi organique.
Selon lui, il n’appartient, en aucun cas, à un premier ministre ou à un ministre, de remettre en cause cette loi.
Il appelle les journalistes à se mobiliser afin de se battre pour cette cause commune.
Aissata Barry