A l’occasion du nouvel an, le président de la république, a écourté le séjour en prison d’un certain nombre de prisonniers, en usant de son droit de grâce.
Si la décision a été saluée par bon nombre de guinéens, qui voient la souffrance de ces détenus prendre ainsi fin, elle suscite, par contre, assez d’interrogations, notamment à cause de la libération de ceux qui ont été condamnés dans l’affaire de l’attaque du domicile du chef de l’Etat. Il s’agit de Fatou Badiar et de Almamy Aguibou Diallo.
Loin de nous, toute idée de voir le séjour en prison de ces personnes se prolonger, ce qui nous guide, c’est plutôt le souci du respect de la procédure consacrée en la matière.
En effet, pas besoin d’être un spécialiste du droit pour y déceler des incohérences, d’autant plus que ces spécialistes sont tous unanimes que le président de la république, en prenant cette décision, rend difficile la tenue à terme du procès en cassation.
A rappeler que les deux graciés, également nouveaux prévenus, et qui ont ce statut collé à leur peau depuis leur pourvoi, étaient en train d’être jugés par le tribunal de première instance de Dixinn.
Leur absence au procès, eux qui ont été pourtant indexés à tort ou à raison comme étant les cerveaux présumés de cette attaque, donc leur libération donnera des ennuis au juge pour que jaillisse la vérité.
Mieux, cette grâce du président, qui libère ces prévenus qui attendaient d’être fixés sur leur sort, à l’issue du procès en cassation, apparait comme une immixtion de l’exécutif dans le dossier judiciaire, du fait de la méconnaissance de la procédure.
En définitive, il ressort que la décision du président, visant à libérer ces deux anciens et célèbres pensionnaires de la maison centrale, ne peut, être politiquement innocente, quoiqu’elle met à rude épreuve le respect de la loi en la matière.
Mohamed