Comment sortir de la crise qui mine le secteur de l’éducation depuis le 03 octobre 2018 ? Djibril Camara, acteur majeur dans la résolution de la première crise, croit avoir la solution.
L’administrateur civil, estime que l’État doit avoir le dos large, en vue de faire face à la situation des enseignants.
Dans une interview qu’il a accordée à notre rédaction, Monsieur Djibril Camara est revenu sur son implication dans la résolution des crises syndicales en Guinée, avant de proposer des voies et moyens, à son entendement, susceptibles d’aider à une sortie rapide de crise.
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Mosaiqueguinee.com : Qui est Djibril Camara ?
Djibril Camara : Je suis un administrateur civil, je travaillais au bureau des services des investigations à la présidence. J’ai aussi une petite formation en gestion de crises. En 2007, feu président Lansana Conté, m’avait mandaté pour la gestion de la grève des syndicats.
Mosaiqueguinee.com : Comment vous vous êtes retrouvés dans la résolution de la dernière crise syndicale ?
Djibril Camara : J’ai été appelé par le grand imam de Conakry, pour aller faire asseoir Soumah et les chefs religieux. Quand nous l’avons rencontré, on a discuté avec lui, mais on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de problèmes, de sorte que j’étais obligé de m’impliquer profondément, parce que j’ai assisté à beaucoup de guerres, notamment, celles du Libéria, de la Sierra-Leone….
Vous étiez parvenu à faciliter la rencontre entre le Chef de l’État et Soumah, le secrétaire général du SLECG. Comment vous vous y êtes pris ?
Djibril Camara : C’est quand la grève a pris un tempérament que le médiateur et moi, sommes allés rencontrer le président, à nouveau. Mais, on a trouvé qu’il avait envoyé Cheick Talibé et Tibou Kamara pour chercher Soumah qui n’a pas voulu venir ce jour. C’est ainsi que je lui ai dit : Monsieur le président, vous voulez voir Soumah quel jour ? Il m’a dit : demain. C’est ainsi que le médiateur et moi-même, nous sommes partis rencontrer Soumah. Quand il est arrivé, il s’est expliqué et le président lui a même donné raison, en condamnant l’attitude du gouvernement, à l’égard de Soumah.
Dans cette deuxième crise, le premier ministre est le plus incriminé par le SLECG. Partagez-vous le même avis ?
Djibril Camara : Certes, c’est le premier ministre qui est mis en avant dans cette crise, mais, au fond, ce n’est pas lui. Parce que ce n’est pas lui qui paye les enseignants. Le gestionnaire, c’est le Chef de l’État qui ordonne au ministre du budget, des finances et de la fonction publique. Mais les gens sont obligés d’accuser Kassory, parce que c’est lui qui est vu et qui parle au nom de l’État.
Qu’est-ce qu’il faut donc pour sortir de cette crise ?
Djibril Camara : l’État doit comprendre une chose, les enseignants sont vraiment misérables. Donc, le gouvernement doit faire un effort en acceptant de faire un rajout sur le salaire des enseignants afin qu’on sorte de cette crise qui n’a que trop durer.
Interview réalisée par Alhassane Fofana