Après plusieurs tentatives de négociations, jusque-là, infructueuses, Tibou Kamara revient dans le débat, pour tenter de rapprocher les positions entre le gouvernement et le SLECG, syndicat des enseignants, à l’origine de la grève dans le système éducatif guinéen.
Dans une interview exclusive qu’il a accordée, jeudi 03 janvier, à notre rédaction, le secrétaire général du Syndicat National de l’Education-SNE, a fait part de sa lecture de la situation.
Sans langue de bois, Michel Pépé Ballamou, a indiqué que Tibou Kamara, conseiller personnel du chef de l’Etat, ne pourra pas rapprocher les positions. Morceaux choisis…
« Tibou a peut-être de l’estime pour Aboubacar Soumah. Il peut avoir des relations personnelles avec Soumah. Mais, je ne pense pas qu’il puisse aider à apaiser la crise. Son retrait a été le fait qu’on l’a taxé de ne pas dire la vérité à Soumah. Son retour est salutaire, mais, c’est un retour tardif, d’autant plus que la grève est déjà derrière nous. Parce que quand on dit grève, c’est quand les enseignants ne vont pas à l’école. Aujourd’hui, toutes les écoles fonctionnent. Il n’y a que les membres du bureau exécutif du SLECG qui ne vont pas en classe », a-t-il juré.
Le secrétaire général du SNE, dira plus loin, qu’en dépit de la reprise des cours, l’Etat est loin de gagner cette bataille.
« Le gouvernement peut gagner la bataille, mais pas la guerre. Parce qu’une crise sociale, vous pouvez mettre des moyens de pression pour l’étouffer, mais vous n’allez jamais l’endiguer. Parce qu’elle est d’abord psychologique. Un enseignant qui va en classe malgré lui, n’enseignera pas bien. Un enseignant qui part à l’école par peur d’être radié de la fonction publique, n’enseignera pas bien. Donc, ça veut dire que la crise existe toujours », analyse le syndicaliste de l’éducation.
Michel Pépé Ballamou a, enfin, appelé à un dialogue inclusif entre toutes les structures syndicales de l’éducation, qui sont au nombre de cinq, a-t-il précisé.
Abdourahmane Diallo