DUBREKA- La tension est loin de baisser depuis l’explosion à l’usine ODHAV Multi industrie, le 12 décembre 2018.
Ce drame qui avait causé la mort tragique de trois ouvriers et provoqué une dizaine de blessés dont certains très graves, semble avoir provoqué chez les travailleurs une certaine prise de conscience.
Ce lundi matin, ils étaient au nombre de plus d’une centaine à manifester devant les locaux de l’usine située vers le Kilomètre 5 dans la préfecture de Dubréka.
Pour ces ouvriers, l’heure n’est plus aux discussions stériles, il est temps de passer à des actions concrètes pour l’amélioration de leurs conditions de travail.
Ils ont décidé, dès 8 heures ce lundi matin, d’arrêter toutes les activités au sein de l’usine pour procéder à une manifestation pacifique à la devanture du bâtiment.
Durant de longues heures, ces ouvriers ont chanté et scandé des slogans hostiles à leurs employeurs notamment les prestataires et les sous-traitants. Leur colère était surtout orientée contre leur bureau syndical qui, selon eux, a perdu toute crédibilité et ne mérite plus de les défendre.
Dans leur plateforme de revendication, ils réclament la signature de contrats de travail en bonne et due forme avec la société, sans intermédiaire, ils réclament aussi des équipements adéquats à cause des nombreux risques auxquels ils sont exposés, au quotidien.
Ces travailleurs réclament le rehaussement des primes de travail à 90 000 GNF au lieu de 35 000 GNF pour 8 heures d’activités par jour.
En réaction à ce débrayage des travailleurs de l’usine ODHAV Multi-Industrie, l’inspectrice préfectorale du travail (que nous avons rencontrée à son bureau à la préfecture de Dubréka), dit comprendre l’inquiétude de ces ouvriers mais se dit surprise de leur attitude.
Pour Hawa Diabaté, dans une lettre de l’USTG qui lui a été adressée récemment, il est clairement indiqué que des négociations vont s’ouvrir le 29 janvier prochain entre le syndicat des travailleurs et les responsables de l’usine en vue de discuter de tous ces problèmes évoqués.
Elle ne comprend donc pas pourquoi cet empressement des travailleurs, alors que tout semblait bien se dérouler depuis le drame du 12 décembre.
Sur les lieux, deux pick-up de policiers avaient été déployés pour faire face à d’éventuels débordements. Dans l’ensemble, aucune violence n’a été enregistrée jusqu’au moment ou nous quittions les lieux.
Antoine K.
Pour mosaiqueguinee.com