Dans le protocole d’accord signé le 10 janvier dernier entre le gouvernement et le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), suspendant une grève qui avait duré trois, il est conclu de procéder au toilettage du fichier du personnel enseignant de Guinée, afin de de séparer le bon grain de l’ivraie.
Dans cette opération de traque contre les fictifs, le SLECG entend occuper la tête de peloton, puisqu’une fois les ‘’faux’’ enseignants détectés, leurs salaires devraient être reversés sur ceux des véritables ‘’bouffeurs’’ de craie, en compensation des huit millions réclamés, à cors et cris, du gouvernement par le SLECG, durant les trois mois de grève.
Mais, Michel Pépé Balamou, secrétaire général du Syndicat National de l’Education (SNE), redoute que, ce recensement en perspective, tourne à un règlement compte. Qui mettrait à prix les têtes des enseignants réfractaires à la grève du SLECG d’Aboubacar Soumah.
C’était à l’occasion d’un entretien, qu’il a eu avec notre rédaction, ce lundi 14 janvier 2019.
« Le SLECG, à lui seul, dit se donner l’exclusivité de ce recensement alors que dans le système éducatif, il y a cinq (5) structures syndicales. Et, vous n’êtes pas sans savoir qu’au temps fort de la grève, Aboubacar Soumah avait demandé, lors d’une de ses assemblées générales, de lui remonter la liste générale de tous les enseignants qui vont en classe. Donc, nous sommes inquiets », relève Michel Pépé Balamou. Avant de s’interroger : « si le SLECG vient faire ce recensement, est-ce qu’il n’y aura pas un règlement de compte ? », s’inquiète-t-il.
Son argument ? « Il y a une haine viscérale qui l’anime (SLECG, ndlr).
« Cette psychose se vit actuellement au niveau des enseignants qui n’avaient pas observé la grève », a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, Michel Pépé Balamou, bien que s’estimant « mis à la touche » lors des négociations, se félicite néanmoins de l’accord intervenu entre le gouvernement et le SLECG, grâce à l’« imperturbable» Soumah.
« Le SNE prend acte de ce protocole et appelle ses syndiqués à adhérer à l’esprit de l’accord. Même si nous n’avons pas été associés à ces négociations, nous nous y retrouvons, d’autant plus que nos points de revendications ont été débattus », a expliqué le secrétaire général du Syndicat National de l’Education (SNE).
Aissata Barry