L’interdiction de l’utilisation des mono-filaments à crins, et des filets de maillage inférieur à 25 mm, dans les ports et débarcadères de pêche, fait des mécontents, chez nombre de pêcheurs rencontrés en haute mer, ce début de semaine, par notre rédaction.
Il était 13 heures 30 minutes très précises, lorsqu’une flopée de pêcheurs, court en direction d’une embarcation qui accoste au débarcadère de Boulbinet, s’empressant d’aller aider le capitaine de la pirogue, à replacer les filets de maillage, déjà interdits.
Après avoir fini de recoudre les trous dans ces filets et de débarrasser les mailles des algues, Bourama Soumah, capitaine de la pirogue de pêche, à bord de laquelle nous avons embarqué, a mis flamberge au vent, pour aller pêcher au large de Conakry.
A bord de cette pirogue qui arbore les couleurs de la Guinée, un des pêcheurs n’a pas tardé à évoquer les effets de l’interdiction des filets de maillage inférieur à 25mm.
« Nous ne comprenons pas cette interdiction. Nous payons ces filets très chers. 300 mille, 400 mille, ça dépend de la taille. J’ai commencé la pêche depuis 10 ans, et c’est avec ces petits filets nous pêchons nos poissons. Donc c’est clair, nous n’allons pas arrêter », dit-il, les écailles de poisson sur ses bras.
Un autre pêcheur aux gestes très lents, a ajouté une inquiétude, en gardant l’anonymat : « nous pensions que les autorités cherchaient à nous aider dans notre activité de pêche, au-lieu de nous empêcher. Comment pourrions-nous acheter les gros filets, on ne gagne pas beaucoup d’argent avec nos poissons ? », a-t-il interrogé, les petits filets en main.
Heure après heure, les pêcheurs dans cette pirogue, continuaient à rejeter cette mesure d’interdiction, prise par le ministère de la pêche et de l’aquaculture, sur instruction du président Alpha Condé.
Ils ont ensuite fini par accoster au quai de l’île de Kassa, avant de vider les poissons des cales de la pirogue. Pour les remettre aux femmes mareyeuses.
Saidou Barry de retour chez les pêcheurs