Depuis le début du mois de février, plusieurs candidats au concours de recrutement au sein de l’armée guinéenne, défilent devant les juridictions et chefs-lieux de l’état civil, pour réunir leurs dossiers de candidatures.
Au tribunal de première instance de Mafanco, par exemple où notre reporter s’est rendu, ce mardi 12 février, l’obtention du casier judiciaire et le certificat de nationalité, résulte d’un véritable parcours de combattant, voire même d’un véritable casse-tête, relatent de nombreux candidats rencontrés, sur place.
« Dans les conditions normales, le prix est fixé à (50.000) cinquante mille le certificat de nationalité et le casier judiciaire en raison de vingt-cinq mille chacun. Mais moi j’ai payé (60.000) soixante mille pour l’obtention des deux. Et avec ça aussi la procédure est lente, difficilement tu récupères tes dossiers », nous a confié un jeune assis sur un banc devant la salle d’audience.
Dans l’enceinte du tribunal de Mafanco, certains font la queue et d’autres se bousculent pour l’obtention de ces dossiers.
Rencontré sur les lieux, Mamady Kourouma, n’a pas fait mystère de son amertume.
« Il y a cinq (5) jours que j’ai déposé mes dossiers quand je suis venu pour les récupérer, j’ai trouvé qu’ils ont été changés. Mon nom de famille et ceux de ma maman et de mon papa, ont été modifiés avec un autre et maintenant difficile pour moi de récupérer les miens. J’ai payé 60 mille pour les deux. Je suis là depuis le matin et j’attends toujours très malheureusement », a-t-il confié.
Un autre postulant, en quête du précieux sésame, nous a confirmé avoir payé la somme de vingt-cinq mille.
« Moi j’ai payé vingt-cinq mille pour récupérer mon casier judiciaire depuis le samedi. Je suis venu pour le récupérer aujourd’hui, mais en vain », explique-t-il
Rencontré dans un bureau dans les locaux du chef-lieu de l’état civil d’une commune, un des jeunes en charge de délivrer ces documents, reconnait que se les procurer, est un véritable calvaire pour beaucoup de citoyens.
« Le certificat de nationalité, c’est à vingt-cinq mille (25.000 GNF), de même que le casier de judiciaire et pour l’obtenir, il te faut attendre deux (2) jours », souligne-t-il.
Malgré ces difficultés, ces centres administratifs ne désemplissent pas.
Et certains jeunes se déboutonnent déjà qu’ils savent en âme et conscience que le recrutement ne sera pas transparent, mais il faut tout de même tenter sa chance. Ne dit-on pas « Qui ne tente rien, n’a rien » ?
La fortune sourit aux audacieux !
Aissata Barry