Pour Aly Gilbert Ifono, la décision du Président Macron de restituer à l’Afrique son patrimoine culturel, était attendue.
L’historien affirme que des pièces guinéennes se trouvent dans tous les grands musées du monde.
Le masque baga en est la parfaite illustration, soutient l’ancien ministre guinéen de la culture : « Quand vous prenez le masque nimba de nos parents bagas, aujourd’hui, c’est le masque fétiche de tous les grands musées du monde. Depuis 1905, la pièce maitresse de l’art baga se trouve au musée Picasso en France, c’est parti parce que c’était une offre et lors d’une des mercuriales en France, le masque a été vendu à 2 milliards 900 mille francs guinéens, l’équivalent…Je ne dis pas que ça peut développer Boké mais ça peut résoudre une bonne partie des problèmes de Boké…Pour toutes ces raisons, le retour des œuvres guinéennes de France est vivement souhaité »
Selon le rapport Felwine Sarr – Bénédicte Savoy, 1997 œuvres guinéennes se trouvent dans les musées français. Ce que déplore Aly Gilbert Iffono, c’est le dispositif d’accueil en Guinée.
L’ancien ministre de la culture et du patrimoine historique plaide pour la création de conditions propices d’accueil de ces œuvres avant leur retour au pays : « Moi je suis tout à fait d’accord qu’on les ramène chez nous, mais Il faudra d’abord prendre des précautions pour leur bonne conservation sur place, puisse qu’une affaire de musée n’est pas la préoccupation en ce moment et si l’on doit patienter pour une affaire de musée, on doit aussi patienter d’aller réclamer ce qui est bien conservé de l’autre côté depuis plus de cent ans…donc je suis vraiment d’accord pour le retour mais un retour préparé de ces objets. Je ne souhaite pas qu’en moins de cinq ou dix ans, on se retrouve avec des pièces cassées »
La Guinée n’est pas simplement un scandale minier, elle est aussi un scandale culturel, reste persuadé l’ancien ministre de la Guinée.
Des efforts doivent être faits par le gouvernement pour que la culture soit un secteur pourvoyeur de l’économie nationale : « Autant les miniers applaudissent que nous avons un scandale géologique, nous, nous disons qu’on a un scandale culturel puisse qu’à tous les niveaux, dans toutes les préfectures, il n’y a pas un espace où vous ne trouverez pas une pièce muséale, mais la collecte n’a pas été faite et les moyens n’y sont pas non plus. Le musée qui est là, date de la révolution et jusqu’à présent les moyens n’ont pas été mis pour lui donner une image d’un musée…il est vaste et on peut le transformer en grand musée…Pour un pays comme la Guinée, il faut nécessairement des moyens pour ça ».
Faut-il rendre à la Guinée son patrimoine culturel en France alors que le pays n’a pas un musée digne de nom ? La question demeure.
Bangoura M