À l’occasion d’une assemblée extraordinaire, tenue ce samedi 09 mars 2018, à Conakry, l’ordre des pharmaciens de Guinée, a condamné, avec la dernière énergie, la persistance de la problématique des faux médicaments qui devient grandissant.
Pendant plus de 4 heures de temps, les professionnels de la pharmacie, ont, en boucle, exprimé leurs préoccupations au sujet des goulots d’étranglement qui plombent l’exercice de leur métier, notamment la contrefaçon et l’invasion du secteur par des non-professionnels.
Prenant la parole, la présidente de l’ordre des pharmaciens de Guinée, Mme Hawa Keita, a affirmé que le problème de faux médicaments, fait que, les populations sont malades et sont en danger.
« L’heure est grave. Des produits dont l’origine douteuse, est confirmée, sont saisis et libérés au défi de nos lois et de notre réglementation, mettant en danger, la vie de nos populations, de nos familles. Ces produits se retrouvent sur tous les circuits informels et de distribution du médicament, la vie de nos proches est en danger… Le pharmacien est marginalisé et diabolisé. Son seul crime étant de manipuler dans la plus grande légalité, l’objet de toutes les convoitises : le médicament », a-t-elle fustigé, avant de rajouter que, son organisme est interpelé à chaque rencontre internationale des pharmaciens.
Durant cette assemblée extraordinaire, plusieurs propositions en vue de l’éradication de ce fléau, ont été enregistrées.
Mais, la décision de passer à l’étape de la grève du monde pharmaceutique guinéen, est resté le sujet le plus dominant.
C’est le secrétaire général du syndicat des pharmaciens, a été le premier a souhaité « qu’ils passent toute de suite, à la grève, vu que plusieurs années d’efforts, sont restées sans succès », a dit Manizé Kolié.
Ce qui pousse Dr Manizé Kolié et d’autres acteurs de la pharmacie, à vouloir passer à la vitesse supérieure, c’est bien la disparition comme par magie, au mois de décembre 2018, d’un camion ayant à son bord du faux médicament, préalablement arraisonné et garé dans les locaux de la brigade Médicrime.
Selon les professionnels de la pharmacie, ce conteneur avait été mis sous scellés mais, celui-ci se trouverait aujourd’hui, à l’intérieur du pays, en train d’être utilisé.
Au sortir de l’assemblée, les pharmaciens ont décidé de ne pas écarter les avis qui ont opté pour la grève.
Mais il a été décidé de laisser la main au syndicat, de continuer à mûrir davantage l’idée et, éventuellement, d’épuiser tous les recours possibles.
Un préavis sera ensuite donné, avant de passer à une grève qu’ils voudront professionnelle.
Mohamednana Bangoura