Depuis le lundi dernier, les opérations de déguerpissement ont commencé dans la zone appelée Kipé 2.
Cette opération intervient, quelques jours seulement, après une décision du tribunal de Dixinn, condamnant les habitants de Kaporo-rails au paiement de 500.000.000 GNF à l’Etat au titre de dommages et intérêts.
Aussitôt rendue, le 1er mars dernier, la décision a été attaquée en appel, par les avocats des victimes.
Selon Me Gadiri Diallo, membre du collectif des avocats des victimes de Kipé 2, le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire, aurait dû attendre que leur demande soit examinée par la cour d’appel, avant d’engager des opérations de déguerpissement.
« A ce jour, le dossier doit être examiné par la Cour d’appel de Conakry. Malheureusement et contre toute attente, nous venons de constater que le ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, en violation de toutes les règles de procédure, a entamé la démolition des constructions de nos clients. Donc, c’est une violation de la loi et des règles de procédure. C’est regrettable et désolant ce qui se passe sur les lieux. La plupart des bâtiments, à ce jour, ont été démolis », dénonce-t-il.
Selon Me Gadiri, la zone de Kipé 2, ne fait pas partie du centre directionnel de Koloma, tel que précisé dans le décret de 1989.
D’ailleurs, le déguerpissement ne doit, dans les conditions normales, concerner que les zones situées derrière la RTG et non Kipé 2, fulmine Me Gadiri.
« Ce sont les lots 14, 15, 16, 19 et 37 du centre directionnel de Koloma qui sont concernés. Ces lots se trouvent derrière la RTG et non à Kipé 2. Pendant que le tribunal constate que c’est une prétendue zone réservée, ce même tribunal refuse de constater que les occupants n’ont pas été indemnisés, ni recasés conformément aux dispositions de l’article 4, alinéa 4, du même décret qui a créé les réserves foncières de l’Etat. C’est du deux poids, deux mesures », regrette ce conseil.
Cet avocat soutient que le décret 211 du 23 décembre 1989, évoqué dans la décision judiciaire, souffre lui-même, de beaucoup d’incohérences mais aussi dans son application.
MohamedNana BANGOURA