« Lors de la casse de 1998, ce n’était pas seulement ma maison, j’avais perdu mais ma mère et mon jeune frère, parce que le bulldozer avait fait tomber le mur sur lui et ma maman avait crié Eh mon Dieu ! Et elle avait fait une crise cardiaque, nous avons passé (6) mois à Ignace Deen et après, elle a rendu l’âme. Si ce n’étais pas les hommes de Dieu qui m’avaient gardé, je pouvais être rebelle contre l’Etat », a rappelé ce samedi Sayon Onivogui, une des nombreuses victimes de déguerpissement pour la deuxième fois du centre directionnel de Koloma.
Plus de vingt ans après la première opération de démolition, Sayon affirme que cette autre casse de Kipé 2, ne laisse pas indifférent les victimes.
Comme lui, 14 autres membres de sa famille dorment à la belle étoile.
« Aujourd’hui encore, la partie qui me restait, ce même Etat vient de me l’enlever et cela aussi en mettant toute ma famille au nombre de quatorze au dehors. Je me pose la question : est-ce que je vais être un étranger dans mon propre pays ?, Es ce que je vais aller me réfugier ailleurs? Personne n’a été dédommagé lors des casses de 1998 », s’inquiète, désemparé, cette victime.
Selon Sayon Onivogui, « Cette casse a été précipitée afin de donner ce domaine, à des sociétés qui ont déjà effectué une visite de terrain », nous a-t-il confié
Aissata Barry