La question du fichier électoral en Guinée, pourrait très prochainement voler la vedette au combat que mène en ce moment avec charivari et peu d’efficacité des opposants au pouvoir d’Alpha Condé, contre une éventuelle révision constitutionnelle.
C’est le président de l’UFR qui ouvre le bal de ce débat sur la nécessité de toiletter le fichier avec de graves accusations concernant la présence de quantité de fictifs, dans le fichier électoral guinéen.
D’après Sidya Touré chez nos confrères d’Espace Fm, dans l’émission ‘’les grandes gueules’’, le fichier actuel comporterait plus d’un million et demi de fictifs.
Toute chose qui rendra à cet effet la concurrence très difficile, dans les urnes avec le parti au pouvoir qui bénéficie ainsi aux dires de l’opposant, d’une très grande avance frauduleuse.
Pour être mieux élucidé sur ces accusations, somme toute, graves et préjudiciables à la crédibilité des élections avenir, nous avons parcouru le rapport élaboré par des experts à la suite d’un travail d’audit qu’ils ont mené sur financement des partenaires.
Dans ledit rapport dont nous possédons une copie, nulle part n’est mentionnée cette quantité très élevée de fictifs contenus dans le fichier et dénoncés par l’ancien collaborateur du président de la république, devenu aujourd’hui son opposant le plus irréductible.
C’est pour répondre aux accusations de ce genre qui fusaient de partout, que des experts sélectionnés au gré du mérite, sur financement des partenaires, ont mené l’audit du fichier électoral.
Ils ont travaillé notamment sur l’accroissement jugé élevé des électeurs, l’enregistrement des mineurs et des étrangers et la radiation de personnes décédées.
Concernant l’enregistrement des mineurs, le rapport révèle que le fait que les actes de naissance ayant servi à l’inscription des électeurs, n’aient pas été numérisés et joints aux données de l’inscription, ne permet pas de faire les vérifications nécessaires au sujet de la question.
Plus loin, ledit rapport précise que les partis politiques étant représentés dans les commissions administratives de listes électorales (article 16 du code), devraient avoir joué leur rôle en amont lors de la confection du fichier électoral.
Les experts auditeurs, concluent que la question de la présence ou non de mineurs dans le fichier électoral, ne saurait être réglée par des accusations, des déductions ou des supputations, mais plutôt par la question de l’état-civil et de sa fiabilité, qui seule permet de produire des pièces fiables pour l’enrôlement des électeurs.
Par rapport à l’enregistrement des étrangers et des personnes décédées, le rapport précise que seuls un acte de naissance fiable et la preuve de l’acquisition de la nationalité guinéenne, selon la législation en vigueur, éviteront l’inscription des étrangers sur les listes électorales.
Quant à la radiation des électeurs décédés, la solution d’après le rapport, est d’avoir un système obligatoire de déclaration de décès, rattaché au fichier électoral.
En ce qui concerne l’accroissement jugé élevé des électeurs, agité par les opposants pour dénoncer la fiabilité du fichier, les experts sont catégoriques qu’il faut prendre en compte les opérations de dédoublonnage et de radiation qui se réalisent sur le fichier électoral, d’une part, et les mouvements migratoires, d’autre part.
Pour y remédier, afin de chasser les suspicions, les experts recommencent la mise en place fiable et viable d’état-civil, la numérisation des pièces jointes pour l’inscription, et le recours à la biométrie.
Au visas de ce rapport qui, il faut le préciser, reste le seul baromètre pour juger de la fiabilité du fichier, de par les réponses qu’il apporte à toutes les inquiétudes soulevées par l’opposition concernant ce fichier, on peut bien s’interroger pour savoir d’où l’ancien premier ministre, Sidya Touré, a bien puisé ses chiffres.
Mohamed