L’incertitude et la colère, gagnent du terrain chez les camionneurs chargés de collecter et de drainer les récoltes de coton, des zones de production pour l’usine d’égrenage de Kankan.
Au siège social de l’entreprise, ce mercredi, 22 mai, pas un seul bruit de moteur, des dizaines de camions chargés d’or blanc y sont immobilisés au point de bloquer l’entrée principale, en signe de colère des chauffeurs contre le patronat.
L’usine d’égrenage du projet-coton est à l’arrêt depuis près de trois semaines et les camions remplis de coton-graine, ne peuvent plus être déchargés pour qu’ils aillent à la recherche d’autres stocks.
Les transporteurs exigent à ce qu’ils soient déchargés et que leurs indemnités leur soient immédiatement payées.
Mais, les dirigeants du projet-coton semblent être confrontés à des difficultés plus profondes que celles posées par les chauffeurs.
Sur un budget prévisionnel de 13 milliards de francs guinéens, au titre de la campagne cotonnière 2O19-2020, le comité d’urgence de gestion n’aurait reçu que 6 milliards.
« Le montant mis à notre disposition pour la campagne en cours, est fini alors qu’il nous faut de l’argent pour pouvoir continuer à fonctionner », nous a révélé une source anonyme proche de la Direction Générale de l’entreprise faisant allusion au manque de carburant à la centrale thermique qui est la cause de l’arrêt de l’usine d’égrenage et de frais de transport de 1500 tonnes de coton-graine restantes en brousse sans compter le salaire des personnels.
Il faut aussi convoyer les bals de coton à Conakry et payer les récoltes fournies par les paysans.
A date, l’entreprise dit avoir convoyé 61O6 bals de coton à Conakry alors que 3520 bals sont actuellement exposés dans la cours.
Les fortes pluies survenues ce mercredi, 22 mai et jours précédents n’ont épargné ni les bals, ni le coton-graine en camions immobilisés.
Pour l’heure, les regards sont tournés vers des émissaires venus de Conakry pour dit-on, désamorcer la crise, semblable à un feuilleton à plusieurs épisodes au sein de cette entreprise.
De Kankan, Mamadi CISSE, correspondant régional