Dans « Alpha Condé : une certaine idée de la Guinée », un livre d’entretiens avec François Soudan, le président guinéen se livre sans faux-semblants sur toutes les phases de son parcours personnel, qui croise et alimente l’histoire politique heurtée de son pays.
Si l’ouvrage fait la part belle aux années passées dans l’opposition et aux premières années au pouvoir d’Alpha Condé, il aborde également la situation politique actuelle en Guinée, marquée par une défiance profonde entre pouvoir et opposition.
« Ce qui est le plus étrange, pour moi qui ai passé 45 ans dans l’opposition, qui ai été condamné à mort et fait de la prison, qui me suis battu pour la démocratie, c’est que ceux-là mêmes qui ont organisé les élections les plus frauduleuses dans l’histoire de ce pays, prétendent aujourd’hui qu’il n’y a pas de démocratie ! », s’emporte le président guinéen.
Quant au débat sur la limitation des mandats présidentiels, alors que la Guinée semble s’orienter actuellement vers une révision constitutionnelle qui permettrait à Alpha Condé de briguer un troisième mandat, le président guinéen dévoile dans l’ouvrage quelques clefs sur sa position.
« Je n’ai pas d’idée arrêtée à ce sujet. Cela dépend du contexte de chaque pays. Il y a des chefs d’État qui sont restés trop longtemps au pouvoir sans que le pays progresse. La bataille a alors consisté à organiser des conférences nationales. C’était un moment donné de l’Histoire de l’Afrique. Il faut voir maintenant si nous en sommes encore là ou si ce moment a changé. Les conférences nationales résultaient de l’impossibilité de parvenir à des alternances au pouvoir, tout simplement parce que les élections n’étaient ni libres ni démocratiques. Depuis, les choses ont changé. Le débat est ouvert au niveau de l’Afrique. »
Source : Jeuneafrique