Face à une situation que je considère comme une conspiration politicienne en gestation, je me fais le devoir, en ce jour marquant l’anniversaire de ma naissance, rendre grâce au tout puissant Allah, remercier mes parents ainsi que le peuple de Guinée, notamment sa jeunesse et ses braves filles/femmes, poser une contribution citoyenne au débat qui prévaut actuellement dans le pays.
Avant de commencer, je voulais noter que cette contribution m’est personnelle, donc n’engage nullement les structures au sein desquelles, j’ai une part de responsabilité.
Face aux épineuses questions de savoir, notamment :
- Comment le débat pour la transparence et la crédibilité des élections, ainsi que la ténue rapide des législatives afin de donner la légitimité à notre Assemblée Nationale compte tenu de son importance dans l’équilibre des pouvoirs, peut-t-il être entièrement abandonner au seul profit débat sur le pouvoir exécutif?
- Pourquoi une nouvelle constitution, si une révision de l’actuelle répondrait à tout besoin républicain en matière de loi ?
- Comment peut-on prétendre défendre une constitution et rejeter des dispositions d’une part, prévues par elle-même, telle que sa révision, et d’autre part cautionner le glissement de mandat des députés ?
Ainsi, partant de mon expérience en matière de gestion de conflits, qui voudrait qu’on analyse pour certaines situations conflictuelles, aussi bien les positions que les besoins des parties en conflits, surtout lorsque le conflit semble être entretenu par les belligérants, il est alors important, en tant qu’activiste de la société civile d’apporter une analyse objective au problème posé.
C’est pourquoi, je vous fais part d’une éventuelle conspiration politicienne la plus inédite de notre histoire récente, qui se développe au risque de mettre en péril les fondements mêmes de notre nation ainsi que les acquis démocratiques chèrement obtenus par le souverain peuple de Guinée.
En effet, face aux velléités de maintien des intérêts politiques, administratifs, économiques et autres, n’oublions pas dans nos prises de position certains éléments d’analyse de la crise en préparation afin de nous permettre de comprendre ce qui se cache derrière des discours et bruits. Il s’agit entre autres éléments :
- Des réformes engagées au sein des formations politiques sur fond de clanisme qui ne favorisent pas des choix compétitifs sur les listes de candidatures pour les élections législatives prochaines ;
- De réelles difficultés à trouver un leader consensuel alternatif pour porter le flambeau de la mouvance aux élections en 2020 ;
- De réels problèmes, par hypocrisie et orgueil au sein de l’opposition plurielle, à se faire un leadership collectif crédible face à la mouvance pour gagner le pari de l’alternance en 2020 ;
- De l’immense peur certains partis politiques, de voir les réalités d’un électorat perdu ou inexistant mises au grand jour à la suite d’échéances électorales ;
En conséquence, sur la base de ces principaux éléments parmi tant d’autres, l’élite politique affichée ou déguisée, a pris pour option de détourner le peuple de Guinée de l’essentiel, dans un élan de conspiration, pour nous mener dans une situation de clivage aux risques d’affrontements qui se galvanisent tous les jours et à toute occasion par des discours parfois mensongers, haineux, prétentieux, irrespectueux et populistes. De tels comportements peuvent inéluctablement nous conduire dans le meilleur des cas, vers une transition au-delà de 2020 afin d’assouvir leurs besoins face aux difficultés et peurs susmentionnées.
Ce faisant, j’en appel :
- À la conscience de la jeunesse, d’éviter d’être le bras armé d’un système vieux des décennies qui est à la base de tous ses maux, mais aussi ceux de la nation en général ;
- A la vigilance des médias pour ne pas être le micro, la plume ou la caméra de la conspiration en gestation à travers une administration corrompue et une classe politique vieillissante et en déphasage constante avec les réalités du moment et le quotidien des citoyens ;
- A la société civile de sortir de toute éventuelle forme d’instrumentalisation et de se remobiliser dans un élan de synergie sociale pour donner des réponses responsables, dépourvue de toute complaisance aux sujets actuels.
En plus de ces appels et alertes, je voudrais prendre à témoins l’opinion nationale et internationale contre tous les promoteurs qu’en soit de gauche ou de droite d’une situation quelconque de crise qui affecterait les fondements de notre jeune démocratie, tout en encourageant toutes les initiatives de non-violence et de compréhension dans le respect de la loi.
Que chaque acteur, prépare déjà son témoignage devant la justice de l’histoire.
Vive la République !
Qu’Allah dans son infinie miséricorde bénisse la Guinée !
Abdoul Lah Sacko, activiste de la société civile