Alors que la campagne pour une nouvelle constitution, continue de plus belle dans le pays, de nouvelles voies s’élèvent pour dénoncer la démarche et se positionner contre celle-ci.
Au-delà des partis politiques réunis au sein du front national pour la défense de la constitution, d’autres veulent marquer leur empreinte dans ce combat qu’ils estiment noble.
C’est le cas du parti Alliance pour le Renouveau National, ancien allié du parti au pouvoir et aujourd’hui dans l’opposition.
Pour Me Pépé Koulémou, avocat à la Cour et président du parti Alliance pour le Renouveau National, cette affaire de nouvelle constitution n’est qu’un faux débat.
Parce que selon lui, il n’y a aucune raison qui peut motiver cette initiative du pouvoir.
Le Président de l’ARN indique par conséquent, que son parti est opposé à ce changement constitutionnel, prôné par le RPG Arc-en-ciel et son champion.
« Au niveau de notre parti politique ARN, nous disons non à toute tentative de confiscation du pouvoir du peuple de Guinée (…). Nous disons donc, que force doit rester essentiellement à la loi. La constitution dans ses dispositions, a clairement défini la durée et le nombre de mandats du président de la République (…). Aujourd’hui, le peuple de Guinée doit se lever comme un seul homme pour dire non à une nouvelle constitution, parce qu’il n’y a aucune urgence. Le peuple de Guinée n’est pas dupe, il est prêt. C’est ce qui s’est traduit d’ailleurs dans plusieurs préfectures du pays, comme N’zerekoré », a-t-il mentionné.
Justement, par rapport aux événements de N’zerekoré, le président du parti ARN pointe du doigt la responsabilité des autorités.
« Le cas de N’zerekoré est provoqué par l’administration publique. La constitution a admis le droit de manifester, dans les articles 10 et suivants. Lorsque le RPG, les ministres et les cadres se déplacent pour aller battre campagne à l’effet de promouvoir une nouvelle constitution, on leur accorde des privilèges. Et quand des citoyens Guinéens, qui ont le dernier mot, se prononcent en disant non, on les interpelle sous prétexte qu’il s’agit d’une protection (…). Comment est-ce qu’on peut les violenter parce qu’ils ont demandé que la loi soit respectée. La violation de la loi, c’est à leur niveau, parce qu’ils procèdent à des arrestations », a-t-il accusé.
Me Pépé Koulémou, avocat de son état, n’a toutefois pas manqué de rappeler que le président de la République peut proposer une révision constitutionnelle.
Mais faudrait-il, qu’il y ait nécessité.
« La constitution, a admis au président de la République de proposer une révision ou une modification de la constitution. Mais, il y a des conditions. C’est ce que les initiateurs du changement constitutionnel ne veulent pas comprendre. Si la constitution qu’ils veulent proposer n’était pas dans le dessein de créer une possibilité éventuelle au président Alpha Condé de se présenter comme candidat en 2020, ce serait admissible. Mais, ce que tout est mis en place aux fins de lui permettre d’être candidat », a-t-il déploré.
Le Président du parti ARN, a enfin exigé la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes interpellées dans le cadre de la défense des intérêts du peuple de Guinée, mais aussi du maintien et du respect de la constitution.
Me Pépé Koulémou, a également invité les promoteurs d’une nouvelle constitution, à sursoir à leur démarche, pour éviter, dit-il, que le pays ne sombre dans la violence.
Abdourahmane Diallo