Des jeunes et femmes diplômés ou non, apprennent à fabriquer du savon de luxe et divers aliments issus des cultures locales.
Mabinthy Yansané, âgée de 20 ans, est étudiante à l’Ecole Nationale des Instituteurs (ENI). Comme d’autres postulants intéressés par ces jobs, s’ennuyait en restant à la maison, après ses heures de cours.
« Le travail-là m’a intéressée parce que je vais y gagner ma vie sans demander de l’aide à personne. Mes parents sont à Conakry. Ils m’envoient de l’argent, mais je cherche à fournir de l’effort pour me soutenir personnellement », a-t-elle déclaré.
Ce recrutement est piloté par le ‘’Groupement Nantou Sabou-Gnouma de Nabaya’’ sis au quartier Hèrèmakônôn 2, en banlieue de la ville de Kankan.
L’ONG compte près de quatre-cents employés, des femmes en majorité, disséminés dans différents maillons de la chaine de production.
Cette semaine, 45 nouvelles recrues s’ajouteront à cet effectif, mais ce nombre pourrait être revu à la hausse car le recrutement continue.
Des cours de formation théoriques et pratiques basés sur la sécurité sanitaire et le mélange des substances, sont dispensés à l’intention des nouvelles recrues.
Bruno Sow, a fait spécialement le déplacement du Togo, son pays d’origine pour pouvoir dispenser ces notions.
Pour fabriquer du savon par exemple, il conseille le port obligatoire de gans, de casquettes, de lunettes et habits de protection, histoire de mettre l’organisme hors contact des substances chimiques.
« Il y a un grand changement, parce qu’ici, je vois que les femmes sont très motivées pour faire quelque chose. En leur donnant ce métier, moi aussi, je suis très content de former les gens pour qu’ils fassent quelque chose pour eux-mêmes. Quand tu vois dans les foyers ici, il ya beaucoup de femmes qui sont à la maison, qui ne font rien. Mais, avec cela, elles peuvent subvenir à leurs besoins et aider les enfants à aller à l’école », a-t-il dit.
Même son de cloche chez Kadiatou Konaté, la présidente dudit groupement. Cette dame très connue dans l’import-export, veut rendre son entreprise plus compétitive tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Pour y parvenir, elle met l’accent sur la création d’emplois pour les jeunes filles et garçons, enclins à l’immigration clandestine qui a causé de lourdes pertes humaines à la Guinée, ces dernières années.
« Je me suis inspirée d’une déclaration du Président Alpha Condé qui a dit, à la télé, de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons. C’est eu égard aussi, aux conséquences meurtrières causées par l’immigration clandestine sur nos enfants. Beaucoup d’entre eux ont perdu la vie ces dernières années. Raison pour laquelle, j’ai interrompu mes voyages de commerce à l’étranger puis, j’ai réuni ces femmes pour leur expliquer mes projets sur la saponification et la transformation des produits agro-alimentaires. Et, j’ai réussi à les convaincre », a-t-elle ainsi justifié son action.
Sous un hangar érigé dans l’enceinte de l’ONG, des dizaines d’anciennes recrues, procèdent à la mise en sachets de gombo, du manioc, du pain de singe, des feuilles de patate, de la mangue, de l’orange, du fonio, séchés, découpés en petits morceaux ou en farine.
Au-delà de leurs vertus nutritives, ces produits seraient également sollicités à cause de leurs vertus médicinales.
Mamadi CISSE, correspondant régional de Mosaiqueguinee.com