A l’évidence, il s’avère qu’aucune disposition de la constitution en vigueur et sur laquelle le président a prêté serment deux fois, ne prévoit son abrogation pour son remplacement par une autre. Le seul objectif de la démarche du régime d’Alpha Condé est de contourner les intangibilités constitutionnelles pour lui offrir un pouvoir à vie.
Etant donné que la liberté d’expression est encadrée strictement par des lois n’autorisant pas la promotion de la forfaiture, de l’imposture et de l’illégalité, alors au nom de quoi devrions-nous accepter un principe de débat sur un changement constitutionnel dont la légalité, la nécessité et l’opportunité ne sont pas prouvées et qui n’est en réalité qu’un projet de coup d’État civil ?
Ce problème est plus politique que juridique car les conspirateurs du putsch constitutionnel veulent faire diversion, au nom des principes démocratiques qu’ils n’ont d’ailleurs jamais respectés, pour endormir notre conscience afin de nous amener à la soumission et à la resignation. Et pour y arriver, Ils sont aidés par des intellectuels qui se font passer pour des équilibristes et neutres dans un contexte d’injustice et d’arbitraire.
Face au déni flagrant du droit, il n’y a que le rapport de forces comme solution car un imposteur n’est pas à convaincre mais à combattre. Au-delà, un régime qui ne respecte ni la loi ni l’éthique ne mérite aucune complaisance. A force d’oeuvrer pour éliminer les contres pouvoirs institutionnels et politiques, le système Alpha Condé a favorisé une prise de conscience quasi générale qui a conduit à l’émergence d’un contre-pouvoir de fait qui fédère spontanément toutes les sensibilités pour faire échouer ses manœuvres dilatoires.
C’est pourquoi, il est important de comprendre que ce combat n’est pas celui d’un leader politique contre un autre; celui d’une organisation contre une autre ou celui du passé contre le présent. C’est un combat républicain qui oppose des citoyens conscients et ambitieux à un petit clan de profiteurs qui veut imposer une nouvelle dictature pour ses propres intérêts.
Aliou BAH
Président de l’organe provisoire du MoDeL
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