François de Rugy a présenté, mardi 16 juillet, sa démission après de multiples révélations de Mediapart. « La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d’assumer sereinement et efficacement la mission que m’ont confiée le président de la République et le Premier ministre, écrit-il sur son compte Facebook. Dès lors, j’ai présenté ma démission au Premier ministre ce matin. » Sa démission a été acceptée, a annoncé sur franceinfo la porte-parole du gouvernement. « Il s’agit d’une décision personnelle, [qu’Emmanuel Macron] respecte pour qu’il puisse se défendre pleinement et librement », a expliqué l’Elysée à franceinfo.
Une plainte annoncée contre Mediapart. Dans son message, l’ancien ministre annonce au passage avoir déposé plainte en diffamation « face aux contre-vérités de Mediapart ». Contacté par franceinfo, son avocat, Pierre-Olivier Sur, a confirmé le dépôt de cette plainte à la mi-journée. De son côté, Mediapart assure n’avoir « fait que son travail et continuera de le faire ». « La démission de Monsieur Rugy, qui n’appartient qu’à lui et au gouvernement, montre une chose: l’information a été plus forte que la communication », a réagi le journaliste Fabrice Arfi auprès de l’AFP.
Le site dévoile de nouvelles révélations. Mediapart affirme qu’en 2013 et 2014, lorsqu’il était député, François de Rugy a utilisé son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) pour payer une partie de ses cotisations à Europe Écologie-Les Verts (EELV). « Il est interdit d’utiliser l’IRFM directement ou indirectement pour concourir à l’organisation d’une campagne électorale. C’est la seule dépense juridiquement interdite », nous expliquait l’ancien déontologue de l’Assemblée nationale, Ferdinand Mélin-Soucramanien, en 2015.
Des investigations lancées. A la suite des révélations de Mediapart, le ministre de la Transition écologique a dit ne vouloir laisser « aucun doute » et s’était engagé « à rembourser chaque euro contesté », notamment concernant les dîners fastueux donnés à l’hôtel de Lassay lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale. Il s’était également dit prêt à soumettre les frais à des « autorités de contrôle » de l’Assemblée nationale. Parallèlement, le Premier ministre avait demandé au secrétariat général du gouvernement de diligenter une « inspection » afin de vérifier que les travaux réalisés dans l’appartement de fonction du ministre se conformaient au « respect des règles ».
François de Rugy bénéficiait jusqu’à présent du soutien de l’exécutif. De Belgrade, où il était en visite, Emmanuel Macron avait dit avoir « demandé au Premier ministre d’apporter toute la clarté » sur cette affaire afin de prendre des décisions sur la base « de faits », estimant que « sinon, ça devient la République de la délation ». Mardi, le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, avait, en écho, pris sa défense en mettant en garde contre le « tribunal médiatique » qui « cloue au pilori » un responsable politique sur « une photo, un article plein de suspicion ».
Avec Franceinfo.fr