L’assemblée nationale a donné son feu vert, ce jeudi 04 Juillet 2019, en vue d’une adhésion de la Guinée à la banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB).
C’est le 07 Janvier 2019 que le gouvernement guinéen, a manifesté son intérêt d’adhérer à cette banque asiatique pour financer son programme de développement des infrastructures.
Créée en 2014 à l’initiative de la Chine, la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), est une banque multilatérale de développement qui a pour vocation de financer des projets d’infrastructures dans le monde, et notamment en Afrique.
Elle est dotée d’un capital de 100 milliards de dollars US et compte plusieurs dizaines de membres depuis sa création.
L’AIIB compte essentiellement des membres régionaux d’Asie. Elle est également ouverte aux non-régionaux, dont les pays africains.
L’AIIB finance des projets d’investissement en infrastructures à travers deux types de prêts. Les prêts souverains et les prêts commerciaux. Les prêts souverains (concessionnels), sont effectués selon des termes identiques à ceux des organisations financières classiques comme la Banque Mondiale, la BAD et autres banques de développement.
Bien qu’étant une Banque régionale pour les pays d’Asie, les pays non-régionaux, notamment les pays africains, peuvent y adhérer et obtenir des prêts. Ils doivent pour cela s’inscrire dans un cadre de bénéfices liés à la zone asiatique et/ou s’inscrire dans le cadre de la coopération économique avec un ou plusieurs pays asiatiques (présence d’entreprises asiatiques dans les pays concernés).
L’adhésion est décidée par vote du conseil d’administration à la majorité des membres. Il faut dire que ce dernier a approuvé suivant Résolution Nº77, l’admission de la République de Guinée à devenir membre, en même temps que d’autres pays africains tels que la Côte d’Ivoire et le Bénin, lors de sa session du 22 avril 2019.
Le vote de la loi autorisant la ratification de l’adhésion par l’Assemblée nationale, est la première étape de ce processus d’adhésion de la Guinée, qui ne deviendra effectif qu’à la suite de la souscription au capital et de l’accomplissement d’un certain nombre de procédures législative et administrative, notamment : un avis juridique de la Cour Constitutionnelle, les actes de promulgation et de ratification ainsi que sa publication au journal officiel de la République.
Enfin, pour devenir membre effectif, la République de Guinée doit souscrire au minimum à 10 actions, une action coûtant 100.000 dollars. Au total donc, le gouvernement doit payer un montant de 1 million de dollars en cinq échéances annuelles de deux cent mille chacune.
La première échéance doit intervenir cette année et les 4 autres aux dates anniversaires de l’adhésion. Ainsi, la Guinée peut souscrire à 40 actions sujettes à appel (en cas de libération ou d’augmentation de capital).
Les assemblées annuelles de la Banque sont prévues les 12 et 13 juillet 2019, au Luxembourg. Le premier paiement d’un montant de deux cent mille dollars (200.000) doit intervenir avant ces assemblées annuelles.
Mohamed Bangoura