Pour réduire le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, mortalité qui est généralement due aux trois principales maladies que sont, le paludisme, la diarrhée et la pneumonie et dans le cadre du renforcement du système de santé en Guinée, l’UNICEF avec l’appui financier de TAKEDA est en train de promouvoir la prise en charge intégrée des maladies des enfants au niveau des communes ciblées à cet effet.
Pour y parvenir, ce sont des agents de santé communautaire (ASC) et les relais communautaires (RECO) qui, dans un travail synergique de mobilisation sociale, facilitent cette prise en charge de tout enfant souffrant au niveau communautaire de l’une des maladies précitées. Les RECO qui vivent au sein de la communauté, sillonnent les différents ménages au quotidien pour s’enquérir de l’état de santé des enfants, du respect du calendrier vaccinal, de la promotion de l’allaitement maternel exclusif, du suivi à domicile des femmes enceintes, de la promotion de l’assainissement et de l’hygiène publique. « Comme d’habitude, je passe de famille en famille pour voir s’il n’y a pas d’enfants malades et rappeler aux mamans leurs prochains rendez-vous au centre de santé . C’est lors de cet exercice quotidien que j’ai trouvé Nözöly Goumy qui avait le corps chaud et j’ai fait son test de dépistage rapide du paludisme. C’est ainsi que je lui ai administré le médicament qui nous avait été remis pour la prise en charge des cas de paludisme simple et il a heureusement recouvré sa santé, car quand je suis repassé le lendemain, il se portait beaucoup mieux », nous raconte Louise Nialé, RECO de Bossou-centre, une commune rurale de la préfecture de Lola.
Polyvalence oblige, Louise Nialé a également référé un cas d’enfants malnutris au centre de santé de Bossou. Cet enfant a été pris en charge et se porte également bien.
« J’ai été formée et outillée par l’UNICEF et je travaille pour ma communauté. Je rends visite à mes voisins et voisines pour mener des activités de prévention, promotions curatives afin de rapprocher les services de santé de qualité au plus près de mes populations CPN. Une fois dans les ménages, je passe en revue le calendrier vaccinal des enfants et celui des femmes enceintes pour voir s’ils sont à jour, mais aussi vérifier si les enfants trouvés dans les ménages visités possèdent des extraits d’actes de naissance et enseigner également aux ménages les pratiques familiales essentielles. Récemment, j’ai pu dépister un enfant malnutris que j’ai référé au centre de santé pour sa prise en charge. Dieu merci, il a récupéré et est bien en forme aujourd’hui avec l’appui du personnel du centre de santé ».
Il faut également souligner que les centres de santé ont été dotés en médicaments essentiels qui sont remis aux RECO, qui sont en contact direct avec les parents d’enfants au niveau communautaire. Ces médicaments, dont se prémunissent les RECO, aident à la prise en charge à domicile des cas simples de maladies de l’enfant. Les RECO réfèrent immédiatement les cas de maladies compliquées de l’enfant au centre de santé pour sa prise en charge adéquate par le personnel de santé qualifié.
Dans cette dynamique de prise en charge intégrée des maladies des enfants au niveau communautaire, les ASC qui sont chargés de superviser le travail des RECO sur le terrain, leur viennent en appui quand il s’agit de la gestion des cas dépassant leurs capacités. Les ASC assurent également leur renforcement de capacités. Christine Malomou, ASC de Bossou se souvient des deux derniers cas qu’elle a récemment appuyés. « Comme les RECO ont les tests de dépistage rapide du paludisme, quand ils les font, ils nous rendent compte. En cas de difficultés majeures qui requièrent notre intervention, nous nous rendons sur les lieux pour leur apporter tout notre appui. Au mois de mai passé, il y avait à Gbah, un village situé à 8km de Bossou, un enfant qui souffrait d’un début de paludisme puisque le test fait par le RECO l’avait confirmé. Le RECO lui a donné les premiers traitements et a assuré le suivi de l’état de l’enfant. Après avoir constaté qu’il n’y avait pas d’amélioration, il a expliqué aux parents, l’importance de poursuivre le traitement au Centre de santé de Bossou. Les parents ont compris et ont accepté de se faire accompagner. Quand je m’y suis rendue, les parents et moi avons envoyé l’enfant au centre de santé de Bossou pour sa prise en charge. Il a été rapidement pris en charge et il s’est vite remis de ce paludisme. Il y a également eu un autre cas à Tringhara, un autre village situé à 6km de Bossou, ce fut la même procédure ».
Le système de référence des cas compliqués de maladie des enfants dans la commune de Bossou semble être fonctionnel entre les RECO et les ASC. Cela montre à suffisance l’efficacité de la stratégie de mise en œuvre de la politique de santé communautaire. Car, dès qu’un enfant est référé au centre de santé, il est immédiatement pris en charge comme l’explique Manamba Sacko, Cheffe du centre de santé de Bossou : « Quand nous recevons un enfant référé ici grâce aux RECO, nous faisons une consultation conformément aux protocoles de prises en charge intégrées des maladies de l’enfant. Suite à ces consultations, le cas par cas, nous essayons de prendre en charge les malades qui répondent parfaitement à nos compétences selon le paquet d’activités du centre de santé, mais si c’est un cas qui nous dépasse, nous le référons à notre tour à l’hôpital préfectoral de Lola pour la prise en charge. Mais Dieu merci, nous n’avons pas eu affaire d’abord à des cas qui dépassent nos compétences à ce jour ».
Les RECO, sous la supervision des ASC rassurent maintenir ces acquis et poursuivent leur travail dans les communautés de Bossou au profit des enfants et des femmes en particulier. Ce qui, inexorablement contribuera à la réduction du taux de mortalité des enfants dans la commune rurale de Bossou.
Saa Momory KOUNDOUNO, UNICEF Guinée