En Guinée, le traditionnel repos biologique, pour permettre la reconstitution de la faune halieutique du pays, est entré en vigueur depuis le 1er juillet dernier et ce pour deux mois.
Évoquant cette mesure, au cours d’un entretien qu’il a accordé à la rédaction de mosaiqueguinee, ce jeudi, Aboubacar Kaba, président du réseau des ONG et organisations professionnelles de la pêche artisanale de Guinée (ROPPA), a notamment pointé du doigt la création de pêche artisanale avancée.
« D’abord, il faut indiquer que la pêche artisanale se porte un peu mal, parce qu’il y a un lobby. Ils ont créé ce qu’ils appellent pêche artisanale avancée, ça ne figure nulle part dans le code de la pêche, ils ont créé pour en faire leur propre gibecière », a accusé Aboubacar Kaba.
Rappelant que le repos biologique a commencé à être institué en Guinée, il y a de cela six ans, Aboubacar Kaba, laisse entendre que l’imposition de cette mesure à la pêche artisanale avancée, insupporte à bien d’acteurs du secteur des pêches, qui y trouvent leurs comptes.
D’où, révèle-t-il, les récentes agitations de femmes devant les locaux du ministère des pêches, inspirées, laisse-t-il entendre, par ces acteurs.
« Ça a bien marché toutes les années avec bien sûr certains dérapages, avec des flagrants délits. Maintenant que ces lobby-là, ne sont plus aux commandes, ils poussent les femmes, par rapport aux pressions des asiatiques avec lesquels ils ont pris de l’argent, pour faire des pancartes et dire à bas le repos biologique dans la pêche artisanale avancée. Ce terme de pêche artisanale avancée, à l’époque on appelait ça semi-industrielle, la seule différence, c’est le volume par rapport à l’équipement des engins. Donc, de ce point vue, ils sont équipés de la même manière que les chalutiers qui payent chères leurs licences », dénonce-t-il.
Aboubacar Kaba, va plus loin, estimant que ces acteurs, ce lobby, a même pris en otage le ministre des pêches.
« Il est obligé de suivre ce que ces lobby-là, lui dictent et ils le tirent là où ils le veulent », regrette-t-il.
Al Hassan DJIGUE