La campagne nationale de reboisement qui est un financement exclusif du président de la république et dont le lancement a été effectué par celui-ci, il y a moins d’un moins, exactement le 15 juillet à Dubreka, est en train de devenir une grosse utopie, du fait de sa mauvaise gestion.
A moins de deux semaines de la fin officielle de cette campagne, le constat sur le terrain, alterne regrettablement, entre engagement non réalisé et gestion très alambiquée des 16 milliards GNF mis à la disposition des acteurs.
Un faisceau d’accusations venant du milieu des ONG, des associations de jeunesse et des cadres, visent le ministre de l’environnement Oyé Guilavogui, celui-là même qui a contraint, on se souvient, le président de la république à revenir sur le décret de sa nomination, de vouloir faire main-basse sur un projet qui doit être cogéré par son département et celui de la jeunesse.
Lui qui a la gestion du cordon de la bourse, donc de ce pactole important, refuserait toute collaboration. Il en serait même hostile.
Alors que l’objectif de cette cogestion, d’après le taulier de Sékhoutoureya à l’initiative de cet ambitieux projet, est de résoudre la problématique de la déforestation, en résolvant tout aussi simultanément l’une des préoccupations majeures de sa gouvernance. Celle qui consiste à donner du travail aux jeunes.
Une mission préparatoire, s’est alors rendue sur le terrain le 03 juillet dans le but d’identifier les terrains à reboiser et les associations de jeunes dans les différentes localités, qui doivent faire le travail.
Jusque-là, celles-ci attendent encore. Pire, elles semblent être remplacées par d’autres qui auraient été recrutées à Conakry par le ministère de l’environnement, a-t-on appris.
Conséquences de ce dysfonctionnement, sur les 1600 hectares à reboiser, moins du 1/5, est à ce jour réalisé.
Les ONG et associations de jeunes, identifiées et choisies dans les zones à reboiser, et qui devaient être mises à contribution pour la réalisation de cette ambitieuse initiative présidentielle, sont par contre mises de côté.
On révèle qu’elles ont été remplacées dans des conditions qui restent à élucider, par d’autres se trouvant à Conakry, avec le risque de ne pas pouvoir assurer le suivi à cause de leur méconnaissance des lieux.
La promesse du chef de l’Etat de doubler la mise et la superficie de terre à reboiser l’année prochaine, est pour l’heure fortement hypothéquée.
Des cadres du département de l’environnement, que nous avons pu joindre, ont laissé entendre, que c’est leur patron qui est le maître à tout faire, ce qui voudrait dire qu’ils sont la farce du dindon.
Malheureusement, toutes nos tentatives de joindre ce patron en question, le ministre de l’environnement au cœur de la suspicion de mauvaise gestion, se sont avérées vaines.
Mognouma Cissé