L’ancien porte-parole du mouvement social guinéen, après avoir tiré les leçons du passé et affirmé qu’il n’est plus question de manifester pour une quelconque revendication en ce qui concerne le prix du litre de carburant à la pompe en Guinée, sollicite désormais auprès du gouvernement l’application des mesures d’accompagnement comme convenu dans le protocole d’accord signé.
Voici ce qu’il nous a confié au téléphone, à propos, depuis son lit de malade, à Paris.
« Moi, tout ce que je peux dire, c’est de demander au gouvernement d’ouvrir la plateforme de dialogue comme prévu dans le protocole d’accord afin de discuter avec mes camarades sur l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs, de discuter des mesures d’accompagnement, c’est tout ce qu’on peut faire en ce moment, un couloir de négociations comme prévue dans le protocole de dialogue… Que le gouvernement ouvre la plateforme revendicative de dialogue social sous l’égide de l’inspecteur général pour négocier les mesures d’accompagnement » demande-t-il.
Avant de clore cette interview, Mamadou Mansaré, a tenu à faire passer un message, pas surprenant pour celui qui le connait, mais très émouvant.
« Ce qui est plus grave, Monsieur Bangoura, dans notre pays, on manque d’actions. Aujourd’hui, moi j’ai peur. J’ai peur de ce qui est en train de se dessiner et de la tournure que les événements prennent dans notre pays dans un élan raciste. Moi j’ai peur que ce pays ne bascule dans une guerre raciale. Vous qui êtes très jeunes, faites très attention. Je demande aux jeunes, de faire très attention à cause de la manipulation politique. Que les jeunes de ce pays se donnent les mains, qu’ils ne se divisent pas à cause de la politique. C’est à eux qu’appartient l’avenir de la Guinée. Les jeunes sont l’avenir de ce pays… », a-t-il conseillé avec une émotion très vive et des larmes dans la voix.
Mohamed Bangoura