Il était attendu. Il a finalement parlé. Mais pour quoi dire en réalité ?
Le président Alpha CONDE s’est adressé à ses compatriotes. D’abord, pour lui, la Guinée se porte à merveille. Depuis son arrivée, les lignes ont bougé. Le monde le sait le guinéen le sent. Car, dira-t-il, le pays vient de loin. Aujourd’hui, les indicateurs sont au vert. Pure auto satisfaction dira-t-on. Mais c’est du politiquement correct.
Après environ un demi siècle de combat pour accéder au trône et qu’au crépuscule du magistère, il faut trouver de quoi à mettre sous la dent. Et là, le Professeur Alpha CONDE n’est pas passé à coté de la plaque. Comme des bribes, il a construit son discours et tenu les Guinéens en haleine.
Des Guinéens qui veulent l’entendre. Alanmanè ou Amoulanfé? Alpha Condé s’est plutôt fondu dans une ambiguïté savamment montée. Pour quel intérêt ? C’est là la question. En tout cas, pour le locataire du palais Sekhoutouréyah, les Guinéens n’ont pas suffisamment épilogué. Les gens parlent certes, mais cela ne suffisait pour lui permettre de voir la direction du vent. En vue de donner une position claire sur la nouvelle constitution.
C’est pourquoi, il engage le Premier ministre à lancer le débat. Le vrai débat avec les vrais acteurs : les politiques, société civile, ….
Pour le moment, il se réjouit de la persistance du débat dans la cité. Une réalité qui exprime la vitalité de la démocratie en Guinée.
Un ancrage démocratique fruit d’un long combat politique pour lequel, il s’est toujours investi. Pour certains, Alpha a parlé pour ne rien dire. D’autres pensent le contraire.
De toute évidence, il tient encore le bout. C’est une pilule ou tout au moins, un autre plat qu’il sert à ses compatriotes notamment la classe politique. A partir de l’instant, les langues vont se délier. Les hypothèses, vont pleuvoir.
Entre perfidie, insinuations, intoxication, chacun verra le discours sous son propre prisme.
C’est surtout la toile, les émissions politiques et interactives qui vont s’enflammer. Pas la rue. Un savant mélange du vieux renard qui vient de frapper fort.
Même si pour le moment, on ne sait pas, à quoi tout cela va aboutir.
En attendant, c’est Alpha qui gagne encore du temps.
Pour agrémenté le plat servi, il rassure quand même que les élections législatives auront lieu cette année.
Dans quelles conditions ? Avec quel budget ? En tout cas, le vin est tiré. Il faut le boire.
Ibrahim Kalil Diallo
Journaliste
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