Tout semble réuni à ce jour pour que l’on s’achemine vers un nouveau bras de fer entre les huissiers de justice de Guinée et le parquet général de Conakry.
Trois mois après leur dernière grève, tout laisse à présager qu’à la reprise prévue pour fin Octobre 2019, les huissiers de justice de Guinée, pourraient déclencher une nouvelle grève.
Et pour cause, la question relative à l’exécution des décisions de justice n’est toujours pas réglée malgré que celle-ci, soit précisée par les statuts qui régissent leur profession.
Selon le président de la chambre des huissiers de justice de Guinée, « le procureur général dit à qui veut l’entendre qu’il a reçu l’ordre et une instruction ferme de ne plus signer les réquisitions », confie-t-il.
Sory Daouda Camara, répond qu’il n’est pas contre la fin des réquisitions mais il faudra bien que cela se matérialise par un écrit officiel du Chef du parquet général, adressé aux autorités de police et de gendarmerie pour leur ordonner que désormais les réquisitions ne siéent plus.
« Juste un courrier, il ne veut pas faire ça aussi. Il dit qu’il n’y a plus de réquisitions, on est d’accord mais si le courrier est fait, il dégage sa responsabilité mais s’il ne le fait pas, c’est qu’il entretient un flou total, un doute. Il faudrait qu’il clarifie sa position. S’il a reçu des instructions fermes du Président de la république ou de toute autre autorité dont il relève, c’est tout à fait logique qu’il nous le dise, après avoir reçu telle ou telle instruction, je ne peux plus », insiste Daouda Camara.
Mais le président de la chambre des huissiers de justice de Guinée, s’interroge sur le plan de rechange proposé en retour par le procureur général : « quelle est la mesure alternative proposée en lieu et place de la réquisition ? », se demande-t-il.
Enfin, droit dans ses bottes, Sory Daouda prévient : « si le procureur ne fait pas un courrier officiel dans ce sens, on est obligé de déclencher un mouvement. On a juste un mois encore à patienter. La reprise étant prévue pour fin Octobre, on verra bien », a-t-il alerté.
Mohamed Bangoura