La malnutrition chronique ou retard de croissance est un problème de santé publique et de développement qui affecte sérieusement et gravement la survie et le développement physique et mental des enfants.
Pour remédier à la malnutrition chronique ou retard de croissance, l’UNICEF a dans les 40 communes de convergence, outillé et formé des groupements de femmes à la préparation d’aliments à haute valeur nutritionnelle à base de produits locaux pour la nutrition des enfants. Le tout, grâce à l’appui financier de la coopération italienne. Par ailleurs, ces groupements de femmes ont bénéficié d’un renforcement de capacités aux techniques de mobilisation sociale et de communication pour le changement de comportement. À charge pour elles de sensibiliser leurs homologues au même exercice à travers des séances pratiques de démonstrations culinaires et de sensibilisation organisées dans des lieux publics accessibles à tous. Il s’agira pour toutes les femmes, d’intégrer in fine ces bonnes pratiques dans leurs habitudes culinaires quotidiennes. C’est à cet exercice que les femmes des différents groupements féminins de la commune de convergence de Kobéla se sont livrées. Mme Gopou Hélène Loua du groupement Gbömala, nous explique que l’alimentation d’un enfant à base de ce cocktail de produits locaux permet de prévenir la malnutrition.
« Ce que nous venons de faire est une démonstration culinaire à base d’aliments locaux pour la bonne croissance et la santé de nos enfants. Cette recette est réservée aux enfants âgés de 06 à 24 mois et vient en complément de l’allaitement maternel que nous promouvons également auprès des différents ménages. Pour préparer cette recette, il nous faut trouver et réunir les différents ingrédients. Se laver les mains au savon avant d’entamer les différentes étapes de la préparation. Quand c’est bien préparé et qu’un enfant s’en nourrit, cela le met à l’abri de la malnutrition et favorise sa croissance. Depuis que nos enfants ont commencé à être nourris à base de ces recettes, ils ont bonne mine et tombent de moins en moins malades. Nous devons tout cela à l’UNICEF qui a eu la bonne volonté de nous former à cet exercice et dont les produits de base sont à portée de main », mentionne-t-elle.
Désormais, les femmes commencent à cerner l’utilité de cet exercice pour la santé de leurs enfants et sont en train de l’intégrer dans leurs pratiques culinaires de chaque jour comme le témoigne Chantal Haba, de Kobéla-centre assise sur un banc et portant son enfant sur les genoux : « Depuis que les femmes ont été formées par l’UNICEF à cette façon d’alimenter nos enfants, nous avons remarqué des changements. En effet, depuis que nous avons commencé à mettre en pratique ce qu’elles nous apprennent, nous constatons que nos enfants ont bonne mine. Personnellement, j’ai constaté que cet enfant que je porte, tombe moins souvent malade que ses quatre aînés à son âge. Loin de moi, l’idée de me vanter, je peux dire que je suis un exemple à suivre », précise-t-elle.
En plus de la bonne santé et de la croissance des enfants que procure cette alimentation de bonne qualité nutritionnelle à base de produits locaux, elle est aussi un facteur d’économie des ressources financières pour les femmes qui se sont livrées à sa pratique, car elles dépensent maintenant moins d’argent pour un résultat tangible, relève Chantal Haba.
« Il faut franchement reconnaître que cette nouvelle approche nutritionnelle nous a amené à réaliser un gain économique. Avant, nous dépensions beaucoup d’argent pour aller acheter les aliments manufacturés pour alimenter nos enfants, mais aujourd’hui, nous ne faisons plus face à ces dépenses. Ainsi, nous orientons cet argent à la résolution d’autres problèmes », se félicite Chantal Haba.
C’est pourquoi, les autorités communales de Kobéla, très contentes de l’impact palpable de cette nouvelle approche nutritionnelle sur les enfants de leur commune rurale ont remercié l’UNICEF pour cet appui apporté à la vulnérable couche de leur localité.
« Je remercie infiniment l’UNICEF pour cet appui combien salutaire pour la santé et la croissance de nos enfants en formant nos femmes à ces techniques d’alimentation. Nos enfants ont bonne mine et prennent réellement du poids », Foromo Lamah, Vice-maire de Kobela.
La problématique de la malnutrition dans la commune de convergence de Kobéla, préfecture de N’zérékoré a tendance à être désormais reléguée au second plan.
Saa Momory Koundouno