‘‘Quand il y a de l’hypocrisie dans la famille, cette dernière subsiste tant que les secrets ne sont pas encore dévoilés » nous enseigne un adage africain. Il faut dire la vérité, la Guinée val mal.
La Guinée va mal parce qu’à cause d’un simple procès d’intention, il y a des morts. Près d’une vingtaine de victimes de moins de 30 ans. Tous sont morts lors des manifestations surtout celles non autorisées.
Face à un tel statuquo que faire?
Il y a eu les consultations nationales. Les démonstrations de foules des pros et anti nouvelle constitution. Jusque-là, c’est l’omerta. Peut-être, on attend que ces morts-là marchent un jour pour faire bouger les lignes!
C’est tout simplement dommage. On ne peut pas continuer à enregistrer des morts pour espérer avoir la paix, c’est un contresens.
Personne ne doit mourir pour ses opinions. L’Etat a le devoir de protéger ses citoyens quelques soient leurs appartenances.
C’est ce que prône la démocratie. Et pour le moment, la Guinée a opté pour ce mode de gouvernance. Mais aujourd’hui, c’est une évidence, le Guinéen vit dans la peur créée et entretenue pour des intérêts égoïstes.
La peur d’une situation incertaine. Aussi la peur d’un avenir qui s’assombrit.
Les indicateurs sont au rouge. Le dernier classement de doing business est évocateur. Le pays a reculé.
Mais, les gouvernants refusent d’admettre la réalité et tentent de miroiter l’image d’un pays en bonne santé.
Ceux qui ont la main sur nos richesses ne peuvent pas comprendre les conséquences de cette situation.
Ils ne manquent pas d’imaginations pour renforcer leurs positions et continuer à profiter. La vie du pauvre guinéen ne les ‘intéresse pas! La vendeuse de poisson de Koloma, Matoto qui compte sur son commerce pour nourrir sa famille, ne représente rien pour ces gens-là.
Sinon, la nouvelle constitution n’est pas une panacée.
C’est un rêve de croire que c’est un texte qui va tout changer d’un trait en Guinée!
On a encore en mémoire le Koudéisme avec toutes ses conséquences.
C’est le guinéen qui doit prendre conscience. Travailler et gagner dignement sa vie. Regardez, pendant que des gens meurent à Conakry, les promoteurs du changement constitutionnel enchaînent les meetings à l’intérieur du pays! Combien de milliards mobilisés pour ça?
Il faut arrêter.
Les temps ont changé. Le monde nous observe. Tous ceux qui crient nouvelle constitution par ci, nouvelle constitution par-là, étaient les mêmes hier qui encourageaient le général LANSANA Conté à faire le forcing démocratique.
Il est temps de libérer les esprits.
D’ouvrir le dialogue sincère pour mettre fin à ce film d’horreur qui n’a que trop durée.
Ibrahim kalil DIALLO
Journaliste
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