Née en 1949, Bintou Keita, veuve et mère de 7 enfants, est la cheffe du quartier de Madina Kebenya, dans la commune urbaine de Boké.
A 71 ans, elle continue de diriger cette partie de la ville de Boké avec efficacité depuis plus de 10 ans et son combat porte sur l’unité des citoyens, la promotion des groupements agricoles et maraichers ainsi que l’emploi des jeunes de sa localité.
Nous l’avons rencontré à son domicile pour mieux connaitre sa vie au quotidien pour une femme rarement portée à la tête d’un quartier en Guinée.
Timide à l’apparence, les yeux enfoncés sous le poids de l’âge, elle est pourtant rassurante dans ses expressions, pleine de précision et de pédagogie, elle n’a pas la langue de bois.
Elle était d’abord Présidente des femmes avant d’être portée à la tête de ce quartier périphérique de la Commune Urbaine de Boké.
Comment s’est-elle retrouvée à ce poste ?
Rien n’allait plus entre les nommés Mady Bayo et Idrissa Sacko pour l’occupation du poste de chef de quartier de Madina Kebenya. Une incompréhension qui aurait affecté des familles entières et crée des troubles et des conflits d’intérêts, témoigne un des jeunes leaders de Madina.
A l’issue de 9 mois de médiation entre les parties sans succès, menée par Bintou Keita, Présidente des femmes d’alors, les autorités tranchent en faveur d’une autre personne neutre et consensuelle.
A la reconnaissance de la grande majorité des femmes, sages et jeunes, et grâce à sa détermination pour l’unité des citoyens, cette femmes, se voit portée aux commandes du quartier, un poste qu’elle continue d’occuper à la satisfaction de tous.
Bintou Keita, amoureuse de la terre
De la banane, des tomates, de l’aubergine ou les feuilles d’oignons, Bintou Keita fait tout malgré son âge. La terre est son gagne-pain à l’image de plusieurs autres femmes dans ce quartier qui fait office de grenier maraicher de la commune urbaine.
« Toute personne qui veut bien nous aider, c’est dans le domaine de l’agriculture, nous sommes des femmes travailleuses et nous avons besoin de promouvoir la terre qui nous fait vivre », déclare-t-elle à notre micro.
Dans ce petit quartier (village), situé au bord du fleuve Batafon, la terre est travaillée par toutes les femmes. Chaque année, elles font deux récoltes car ayant facilement de l’eau. Faut-il penser à accompagner ces femmes pour moderniser leurs activités ?
Des femmes, capables d’assumer des fonctions à la base tout comme au sommet. L’exemple de Bintou Keita dans la gestion de son quartier, est une inspiration à implémenter.
Abdoulaye Keita